La paracha de cette semaine,Hayé Sarah,commence par cette phrase: » La vie de Sarah fut de 127 ans…Telles furent les années de vie de Sarah. » Le Nétivot Chalom relève plusieurs questions sur le début de cette paracha. Pourquoi la Torah précise-t-elle le nombre des années de vie de Sarah et pas celles de Rivka, Rachel et Léa les autres imaot? De plus pourquoi la Torah répète-t-elle « telles furent les années de Sarah »? Dans second verset, il est écrit qu »Avraham la pleura », dans le Sefer Torah,le mot « vélivkota »(‘la pleura’) est écrit avec une lettre caf petite. Le Baal Atourim explique que cette réduction du caf signifie qu’il a seulement pleuré un petit peu, car elle était vieille. Encore une fois, il faut comprendre quel message est venu nous transmettre la Torah en nous signalant cela. Enfin le midrach amené par Rachi zal remarque que le récit de la mort de Sarah suit immédiatement le sacrifice d’Itshak. Ceci nous enseigne que c’est lorsque Sarah apprit que son fils avait été ligoté et presque sacrifié qu’elle eut un grand choc et en mourut. Or est écrit dans Masseret Chabat (63, a) qu’à celui qui accomplit une mitsva convenablement on n’annonce pas de mauvaise nouvelle. Alors comment,après cette mitsva extraordinaire,a-t-on pu dire à Avraham que sa femme était morte?
Tous les soirs, nous demandons à Hachem ,dans les bénédictions après le Chéma: « brise et enlève le Satan qui se trouve devant nous et derrière nous. » De là, nous apprenons qu’il existe deux sortes de mauvais penchants: un qui apparaît avant l’accomplissement d’une mitsva et un qui survient après. Le premier a pour but de nous empêcher de faire la volonté divine. Il peut se présenter sous plusieurs formes. Par exemple, il vient au réveil avant la prière ou le soir avant les cours de Torah en faisant peser une grande fatigue sur la personne. Celle-ci se sent immobilisée, ses muscles lui font mal au point qu’en une seconde elle se résigne à annuler sa mitsva. Cependant,il faut savoir que si elle se lève et se force à accomplir la volonté de son créateur, elle verra peu de temps après que cette lourdeur va disparaître. Parfois,ce sont des rendez-vous qui tombent toujours au moment des cours de Torah. Enfin le Yetser Ara peut inciter des proches ou sa famille à se moquer de lui ou décourager la pratique des mitsvot.Il se peut même qu’ils recourent à des arguments et des raisonnements logiques pour l’en dissuader.Nous le voyons à propos du sacrifice d’Itshak avinou. Le midrach Raba (56,4) raconte comment le mauvais penchant s’est présenté, sûrement sous forme humaine, à Avraham avinou pendant qu’il se rendait au sacrifice: » Et papi, qu’est-ce-que tu fais? Tu ne vas tout de même pas tuer ton fils j’espère? Attends,réfléchis… Si Hachem a fait un miracle pour le mettre au monde alors que vous étiez,toi et ta femme,stériles, c’est sûr qu’Il a de grands projets pour lui!! C’est évident que tu as dû rêver qu’Il te demandait de le sacrifier. En outre, si tu le tues, Il va t’accuser de meurtre, alors renonce tout de suite… » En conclusion, nous voyons qu’Hachem a donné le pouvoir au Yetser Ara de tenter de nous décourager afin d’augmenter nos mérites.
Mais il faut savoir qu’il en existe un autre qui est derrière nous. Celui là se présente à la personne après l’accomplissement de la mitsva et tente de lui faire perdre les mérites qu’elle a obtenus. Ainsi le mauvais penchant essaie-t-il de mettre des mauvaises pensées dans l’esprit de celle-ci afin qu’elle regrette la mitsva qu’elle a faite ou qu’elle s’en enorgueillisse. Car,hélas, celui qui regrette une mitsva peut faire considérablement diminuer ses mérites, de même qu’un homme qui regrette ses mauvaises actions efface une partie de ses fautes par l’intermédiaire de son simple regret.De la même façon, si un homme regrette d’avoir accompli une mitsva, il peut endommager ce qu’il vient d’accomplir. Pareillement, si un homme éprouve un sentiment d’orgueil après une prière, un don ou n’importe quelle mitsva, il peut se rendre répugnant aux yeux d’Hachem et diminuer ses mérites.
Grâce à cette introduction, nous pouvons comprendre le message que la Torah est venue nous transmettre. Après avoir échoué dans ses tentatives pour annuler le sacrifice d’Itshak avinou, le Yetser Ara lança ses dernières cartes et essaya de salir cette magnifique mitsva. Il savait que Sarah devait mourir de vieillesse le jour du sacrifice.Alors que fit-il? Il annonça à Sarah, publiquement,ce que son mari avait fait à son fils pour que les gens et Avraham pensent qu’elle était morte suite à cette nouvelle. Ainsi Avraham avinou regretterait-il sûrement d’avoir causé la mort de sa femme et donc d’avoir sacrifié son fils. C’est pourquoi la Torah précisa le nombre des années de Sarah. Pour nous signaler que Sarah était arrivée à la fin de ses jours de manière naturelle. Puis elle répéta « telles furent les années de Sarah » pour ajouter que ce n’est pas à cause de cette annonce, mais bien de vieillesse. Enfin, la Torah nous dévoila à travers le petit caf qu’Avraham ne tomba pas dans ce piège. Il ne regretta pas sa mitsva et pensa tout de suite qu’elle mourut naturellement malgré ce concours de circonstances. Il pleura donc un peu comme on pleure une personne qui quitte ce monde de vieillesse et non pas à la suite d’un malheur.
La Torah,dans notre paracha,nous enseigne donc qu’il existe un Yetser Ara après l’accomplissement d’une mitsva. Et que celui-ci n’est pas moins dangereux que celui qui se présente avant. Car comme nous l’avons vu, si un homme regrette ou s’enorgueillit de ses actes, il peut perdre beaucoup. Voilà pourquoi nous prions tous les soirs Hachem de nous sauver de ces deux mauvais penchants afin de pouvoir le servir de tout notre cœur et d’accomplir sa volonté parfaitement. Alors qu’Hachem nous donne les forces d’Avraham avinou pour pouvoir surmonter tous les obstacles de la vie. Nous vous souhaitons un très bon Chabat et seulement des bonnes choses.