Vingt six générations après avoir créé le Monde, Hachem transmit Sa parole à Son peuple élu au Mont Sinaï. Dans la paracha de la semaine, Yitro, la Torah décrit cet événement historique. « A l’aube du troisième jour, il eut des voix et des éclairs. La montagne était alors recouverte d’une épaisse nuée. Le son puissant du chofar effraya le peuple dans le camp. Moché sortit à la rencontre des bné Israël. Ceux-ci se tenaient au pied du Mont Sinaï qui semblait être enfumé. Hachem se tenait alors au-dessus du feu. »
Nos sages enseignent qu’il ne s’agissait pas de forces sonores telles que nous les connaissons. Les bruits étaient d’une telle puissance qu’ils saisissaient de peur tout celui qui les entendait. Les sonneries de chofar devenaient de plus en plus fortes. Soudain Hachem illumina le Mont Sinaï d’un feu spirituel qui paraissait monter jusqu’aux cieux. Les bné Israël se tenaient debout face à ce spectacle inoubliable. Puis il eut un silence complet. Les oiseaux arrêtèrent de chanter. Aucun animal n’osait émettre le moindre bruit. La terre semblait vide d’habitants. Puis, du cœur de ce feu, une voix très puissante sortit et fit entendre Ses commandements. Cette voix provenait de toute les directions, du sud, du nord, de l’ouest et de l’est. Après avoir entendu les deux premiers commandements : « Je suis l’Éternel Ton Dieu » et « Tu n’auras pas d’autre dieu que Moi», les Bné Israël ne purent supporter plus longtemps l’intensité spirituelle de la parole d’Hachem. Ils dirent à Moché : «Parle avec nous, mais que Dieu s’en abstienne, de peur que nous mourions ».Moché continua alors à enseigner les mitsvots du Mont Sinaï. Sa voix était si puissante, nous disent les sages, qu’on l’entendait à 12 kilomètres.
Comme nous le savons, la Torah n’est pas un livre d’histoire. Chaque mot est pesé: nous apprenons parfois des lois d’une lettre en trop. Pourtant, non seulement ici la Torah raconte tous les détails de cet événement, mais, plus encore, nous retrouvons une nouvelle fois le don de la Torah dans la paracha Vaétranan avec toute cette description. Alors pourquoi n’était-il pas suffisant de dire qu’ Hachem donna sa Torah avec, dans le même temps, les commandements? Pourquoi est-il si important de savoir comment nos ancêtres reçurent cette Torah?
Il est écrit dans la paracha Vaétranan : «Surveille-toi et fais très attention, de peur que tu oublies les choses que tu as vu de tes propres yeux…le jour où tu te tenais face au Mont Sinaï pour recevoir l’enseignement d’ Hachem … » Le Ramban zal,dans son commentaire sur la Torah, explique qu’il existe une interdiction de la Torah d’oublier ce que nous avons vu au Mont Sinaï. En outre, les bienfaits de cette Mitsva sont très importants. Car si la Torah n’avait été transmise que par Moché rabénou par l’intermédiaire de miracles et de signes, notre foi aurait été fragile. En effet, tout faux prophète aurait pu venir faire des miracles et enseigner des lois contraires à celle de la Torah, et semer le doute dans notre croyance. Désormais, à partir du moment où nous avons reçu la Torah de « la bouche d’Hachem lui-même », nous ne pouvons pas douter de la véracité de la Torah.
Dés lors, nous pouvons comprendre pourquoi la Torah insista tant sur la description de cet événement. Car, plus que le don de lois, ce fut un véritable dévoilement d’Hachem. Tout un peuple, des millions d’hommes, de femmes et d’enfants vécurent une expérience historique que personne ne pouvait réfuter. Ainsi, lorsque Moché Rabénou écrivit la Torah, s’il avait ajouté un détail qui ne s’était pas passé, les gens auraient crié au scandale. Et pourtant, chacun confirma les faits que nous nous transmettons de père en fils depuis lors. En cela, notre peuple se différencie de tous les autres. La majorité de l’humanité croit aux messages qu’elle reçut par l’intermédiaire de l’homme. Chacun d’eux prétend avoir entendu un message, une voix… Et c’est en cela que la Torah diffère en tout point de ces histoires.
Il est vrai que, de nos jours, certains arrivent à fermer les yeux devant la réalité. Il existe, hélas, des individus qui ne cessent de crier que la Shoah n’est qu’un mensonge juif ayant pour but de voler la terre à de malheureux Palestiniens. Cependant, même un enfant de six ans sait que si l’on peut faire une dizaine de faux témoignages, il est impossible d’en commettre des milliers. Nos ancêtres étaient plus de trois millions. Tous virent la même chose et le transmirent à leurs enfants. Comme nous l’avons dit, personne ne se leva pour réfuter cet acte. Même les pires ennemis de Moché Rabénou, Datam et Aviram, Korah et le Erev rav… n’osèrent mettre en question le don de la Torah. Voilà pourquoi le Livre insiste autant sur la description de cet événement. En ce jour de Chavouot, les juifs et le monde entier eurent la preuve irréfutable qu’Hachem est le Dieu de vérité, que Moché et sa Torah sont véridiques. Alors n’oublions pas cet enseignement et ne nous laissons pas affaiblir dans notre foi.