Comme vous le savez, un des grands messages de la fête de Pourim est que le hasard n’existe pas. Chaque événement de l’Histoire est organisé par Un Metteur en scène qui se cache derrière la nature. Cette anecdote que raconta le rav Elimélekh Biderman chlita le prouve une fois de plus :
Cela eut lieu il y a quelques semaines dans la ville de Rékhassine. Un orphelin de père se préparait à fêter sa Bar-Mitzvah. Sa mère, qui bouclait les mois avec grande difficulté, avait réussi à louer une petite salle qui répondait aux exigences sanitaires. Cependant, elle ne pouvait se permettre de louer un chanteur pour la soirée. Le petit vivait très mal le fait de devoir faire sa Bar- Mitsvah sans orchestre. Sa maman appela un chanteur connu et lui demanda de bien vouloir animer bénévolement la soirée d’un orphelin. Ce dernier refusa, en expliquant que les temps étaient durs et qu’il avait une famille à nourrir. La mère pleura et lui promit que s’il avait pitié de cet orphelin, le Père des orphelins le récompenserait. Après quelques minutes de discussion, le cœur du chanteur se fendit, et il accepta de venir chanter à la Bar-Mitsvah.
Lors de la soirée, l’orchestre mit une ambiance exceptionnelle. Tous les invités se réjouirent, et en tout premier lieu le Bar-Mitsvah. Le chanteur sentit qu’il avait fait une grande Mitsva, et rentra chez lui heureux d’avoir pu faire plaisir à un orphelin.
Deux jours plus tard, il reçut un coup de téléphone du ministère de la santé. On lui annonça qu’il devait être confiné pendant dix jours puisqu’ il avait été en contact direct avec un malade du Corona: le jeune Bar-Mitsvah.
Le chanteur fut vraiment attristé de la nouvelle. Non seulement, il ne toucha pas d’argent de cette soirée mais en plus il devait annuler plusieurs contrats. Mais ce n’ était pas tout. Après quelques jours, il fit un test pour pouvoir sortir et découvrit qu’il était positif au Covid.
« Je n’y crois pas. Le Bar-Mitsvah m’a contaminé, et je dois rester encore dix jours de plus à la maison. Moi qui voulais faire une Mitsva, combien d’argent ai-je perdu avec cette histoire? » Ces pensées hantaient le cœur de notre pauvre musicien. Il annula encore quelques représentations, jusqu’à sa guérison.
Quelques jours après avoir guéri, un important organisme américain en faveur des orphelins le contacta pour animer une grande soirée de gala. Le chanteur qui n’avait jamais été sollicité pour des événements de cette ampleur était rempli de joie. « Mais comment avez-vous pensé à moi? » demanda-t-il.
« Il y a un peu plus d’un mois, un des responsables de notre association se trouvait dans une Bar Mitsva que tu animas pour un orphelin. Il nous raconta que tu avais mis une ambiance exceptionnelle, de manière bénévole. C’est un chanteur comme toi que l’on veut pour notre Gala. Nous te payons pour cela une très belle somme, l’hôtel et le billet d’avion. Cependant, il y a une condition pour cela. »
Le musicien était sous pression. Que voulait-il de lui?
» Nous ne voulons pas mettre de gens en danger, comprends-tu? L’entrée du Gala est réservée aux personnes qui ont déjà eu le Covid. As-tu déjà été malade? »
« Bien sûr… Justement, à la Bar-Mitsvah de ce jeune, je fus contaminé. »
Alors il comprit que cette Mitsva, qui lui semblait jusqu’à présent avoir été la source de ses nombreux problèmes, fut bien au contraire un puissant fondement de bénédiction.
