Cette semaine, dans la paracha Chelakh, la Torah nous raconte la triste faute des explorateurs. A la demande insistante du peuple, Moché rabénou envoya douze tsadikim afin de reconnaître et de préparer la conquête militaire de la Terre d’Israël. A leur retour, dix d’entre eux établirent un bilan terrifiant de la situation. Ils proclamèrent que personne, ni même le Tout Puissant, ne pourrait vaincre des peuples aussi puissants. Les familles, désespérées, se mirent à pleurer et regretter leur condition d’esclaves en Egypte. Cette dixième plainte des bné Israël fut la dernière. Hachem décida en effet d’interdire à tout homme de plus de vingt ans d’entrer en Terre Sainte. Et c’est ainsi que le peuple fut condamné à errer dans le désert pendant quarante ans.
Lors du rapport calomnieux des envoyés, deux explorateurs se levèrent pour défendre Eretz Israël: Yéochoua ben Noun et Calev ben Yéfouné. Ils dirent à l’assemblée: » Cette terre est très très bonne. » Nous allons essayer de saisir le sens de cette louange. De plus,est écrit dans le Midrach Raba (Bamidbar 23): » Hachem dit à Moché: cette terre m’est chère et ce peuple m’est cher. Je vais faire entrer ce peuple bien aimé dans cette terre bien aimée. » Encore une fois, il nous faut essayer de comprendre pourquoi la Terre d’Israël semble tant appréciée par Hachem. Enfin, il est écrit dans Torat Cohanim ( 25,38) « Tout celui qui quitte Eretz Israël, c’est comme s’il faisait de l’idolâtrie! « Là aussi, expliquons le message qu’ont voulu nous transmettre nos sages.
Comme nous l’avons déjà dit au nom du Zohar Akadoch, toutes les mitsvot représentent des conseils pour arriver à s’attacher à Hachem, ce qui constitue le but de toute la Torah. Or, le Méssilat Yécharim nous enseigne que le Tout Puissant nous a placés dans un Monde rempli d’éléments qui nous séparent de Lui. Tous les plaisirs que cette vie nous propose nous éloignent d’Hachem et de notre but: se réjouir de Lui et profiter de la Présence Divine. C’est pourquoi, en contrepartie, le Créateur nous a offert quelques cadeaux afin de nous permettre d’arriver à ce but. Il nous donna des moyens pour nous rapprocher de Lui dans l’espace, le temps et l’homme. Dans l’espace: Eretz Israël, dans le temps: Chabat et dans l’homme: la Torah.
Il faut savoir qu’un juif qui se trouve en Terre Sainte et qui veut se rapprocher d’Hachem reçoit une force supplémentaire qui l’aide à s’élever vers son Créateur.Nous pouvons l’apprendre de la paracha Lekh Lekha dans laquelle Hachem dit à Avraham: » Pars pour toi de ton pays, de ta terre natale, de la maison de ton père vers cette Terre que Je te montrerai. » De nombreux commentateurs remarquent que nulle part dans la Torah, il n’est mentionné que le Créateur dévoila Eretz Israël à Avraham. Cependant, le Sforno explique qu’il faut lire « Pars…vers cette Terre où Je Me monterai à toi. » C’est pourquoi dès qu’Avraham arriva à Schrem et à Eloné Mamré, il est écrit: « Hachem se dévoila à Avram et Il dit: A ta descendance Je donne cette Terre. » Ainsi, Hachem offrit aux enfants d’Israël la possibilité de voir et de ressentir la Présence Divine sur cette Terre. Et grâce à la sainteté qui réside dans ce pays, chaque juif selon son niveau peut s’élever et se rapprocher de son Créateur.
Désormais, nous pouvons comprendre le sens des enseignements de nos sages. Puisque la Présence Divine réside plus en Eretz Israël que dans le reste du monde, celui qui habite cette Terre peut plus facilement s’attacher à Hachem. A l’inverse, pour celui qui vit hors d’Israël, et qui n’a donc pas cette aide supplémentaire il lui sera beaucoup plus difficile d’arriver à s’approcher véritablement de son Créateur. Pour cette même raison, quitter Israël s’apparente à un acte d’idolâtrie. Comment peut-on abandonner un endroit dans lequel réside la Présence Divine pour aller vers un monde qui éloigne les hommes de Dieu? De même, Yéochoua ben Noun et Calev ben Yéfouné qui jugèrent que « cette Terre est très très bonne » voulaient transmettre au peuple que seul en Eretz Israël un juif peut attendre de hauts niveaux d’élévation spirituelle et de prophéties. Mais d’un autre côté, nous devons savoir que celui qui réside sur cette terre sainte possède des obligations beaucoup plus grandes. Car celui qui se rebelle contre le Roi dans la campagne ne ressemble pas à celui qui faute dans son Palais. A tel point que certains pensent qu’un habitant d’Israël doit vivre toute l’année avec la même crainte qu’à Roch Hachana. Alors prions pour qu’Hachem nous rassemble rapidement tous en Terre Sainte, et qu’il nous aide à nous élever et nous rapprocher de Lui.
Dvar thora inspiré de Netivot Chalom
