ChémotItshak NabetKi TissaParacha

Savoir saisir sa chance

par Itshak Nabet

Dans la paracha de la semaine, Ki-Tissa, Moché Rabénou supplia Hachem de pardonner aux bné Israël la faute du veau d’or. Après quarante jours, le Créateur accepta de donner une seconde chance aux enfants d’Israël, le 10 Tichri, le jour de Yom Kippour. Lors de cette échange entre Moché Rabénou et Hachem, la Torah nous rapporte une discussion des plus surprenantes: notre maître demanda au Créateur de lui « dévoiler Sa gloire ». Le Tout- Puissant répondit que personne ne peut voir Son Visage et vivre. Cependant, Il accepta de lui montrer sa nuque. Si nous nous arrêtons au sens simple de ces versets, ce texte paraît incompréhensible. Comment Moché Rabénou espérait-il contempler Hachem qui se situe au-delà de toute représentation? Et que signifie Sa réponse « tu ne verras que Ma nuque »?

Dans le traité Brakhot (7, a), nos sages expliquent que Moché Rabénou désirait comprendre comment Hachem dirige le Monde et, plus particulièrement, pourquoi les justes souffrent et des impies se réjouissent. En effet, lors de la faute du veau d’or, son neveu Hour s’opposa à la construction de l’idole et fut assassiné, froidement, par la foule en furie. Alors que son sang était encore chaud, le Erev rav des esclaves d’Egypte qui prirent la fuite avec les bné Israël et firent semblant de se convertir dansait et chantait autour de la statue. Notre maître ne comprenait pas pourquoi la Justice Divine n’avait pas puni de suite les meurtriers de ce Tsadik. De plus, il désirait comprendre l’attitude avec laquelle Hachem juge et gouverne les hommes pour pouvoir se rapprocher en peu plus de Lui et Le servir encore mieux. Cependant, le Créateur refusa sa demande et lui répondit: » Lorsque Je voulais, tu n’acceptas pas. Désormais que tu désires, Je ne veux plus! ».

En effet, nos sages expliquent que lorsque Hachem s’est dévoilé la première fois à Moché Rabénou dans le buisson ardent, Il désira lui offrir un niveau spirituel très élevé et lui apprendre exactement comment Il dirige le monde. Cependant, notre maître détourna le visage et refusa cette aide divine. Moché Rabénou craignait de ne pas être à la hauteur de cette élévation: il préféra donc attendre un peu et ne pas avoir à connaître une chute spirituelle. Malgré ses bonnes intentions, il perdit définitivement cette perche qui lui était tendue. Car à cette époque, quelques mois avant la sortie d’Egypte, le peuple devait sortir de l’exil. Ses souffrances et ses prières avaient ouvert les portes de la Miséricorde et le moment était propice à toutes les délivrances. Dans ce contexte favorable, le Créateur désira offrir à ses enfants un libérateur exceptionnel. C’est pourquoi Il proposa à Moché cette chance unique de se rapprocher de Lui. En outre, lorsque deux ans plus tard, Moché Rabénou se sentit prêt pour cette élévation, la fabrication du veau d’or entraîna de fortes accusations sur les bné Israël. Et à cause des fautes du peuple, Hachem refusa à présent de dévoiler à Moché Sa Gloire, c’est-à-dire Son Comportement. Il accepta, malgré tout, de lui montrer Sa Nuque. En d’autres termes, Il expliqua à Moché que même s’il est impossible à un homme de comprendre sur le moment pourquoi des justes souffrent et des impies se réjouissent, il lui est possible de comprendre après coup les desseins du Créateur. Si un homme examine son passé, il peut découvrir comment la Main d’Hachem était omniprésente, comment chaque rencontre et chaque événement avaient un sens et semblaient nécessaires pour son évolution. Voilà le sens de cette étrange conversation.

Mes amis, nous pouvons tirer une leçon capitale de cette paracha.
Hachem, dans Sa grande bonté, tend des perches à chacun de ses enfants. Parfois, par l’intermédiaire d’une connaissance ou après un cours de Torah ou lors des grands événements de notre vie, nous pouvons sentir un grand désir de se rapprocher de notre religion. Tout paraît clair et facile. On est pris d’un désir de connaître la volonté du Créateur et de prier. Il faut savoir que ces moments sont des appels d’Hachem. A l’image d’un papa qui essaie de sortir son fils du trou dans lequel il est tombé, le Tout-Puissant tente de nous sortir du sommeil dans lequel nous nous trouvons. Si on saisit cette chance, on peut devenir un autre homme et commencer un nouveau départ. Mais si on hésite à faire ce pas, ou si on commence à repousser un peu ses résolutions à l’année prochaine ou à la retraite, il faut savoir que même si on désire ensuite se rapprocher de Lui, on peut se heurter à un échec. Car Hachem peut lui dire: « Lorsque Je voulais, tu n’acceptas pas. Désormais que tu désires, Je ne veux plus! » C’est pourquoi nous devons être très vigilants à ne pas passer à côté de ces aides divines. Il faut au contraire se servir de ces tremplins pour s’élever et commencer un nouveau départ. Nous souhaitons qu’Hachem vous aide ainsi que vos familles à vous rapprocher de Lui et qu’il accepte toutes vos démarches: amen ken yéhi ratson.

Dvar thora inspire d’un cours de Rav Yossef Bentata .

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