De nombreux Tsadikim sont enterrés dans le cimetière juif d’ Izmir en Turquie. Sur une des tombes, nous pouvons lire : La couronne de notre tête, notre maître et notre rav, l’homme éprouvé, le sage Nissim Avraham Achkénazi fils de Rahel, auteur de Néhmad Lamaré, Darach Avraham, Maasé Avraham…
Qui est ce rav Nissim Avraham ? Comment a-t-il pu être éprouvé et écrire autant de livres ?
Il était le cousin du rav Hayim Palagie zal, et tous deux siégèrent ensemble au tribunal d’Izmir. Dans l’introduction du quatrième tome de son livre Néhmad Lamaré, qui fut édité après sa mort, son neveu écrivit : « Ce rav ne cessa d’accomplir des Mitsvot. Il ne quittait pas la Torah du matin au soir. Depuis sa naissance, il s’adonna à l’étude…Fils de parents pieux, il fit des branches et des fruits, c’était un lion… »
Puis son neveu expliqua la source de sa souffrance : « nous témoignons que sa femme, la rabbanite, enfanta 18 fois. Malheureusement, aucun descendant ne vécut longtemps. Tous moururent de son vivant. Et malgré toutes ses épreuves, le rav n’était jamais triste. Heureux l’homme qu’Hachem éprouve. »
Le rav Itshak Zilberstein, dans son livre Alénou Léchabéakh, demande : » comment un homme qui a enterré 18 enfants, les uns après les autres, peut-il ne pas être brisé ? Ce rav continua à grandir et s’épanouir dans la Torah malgré ces terribles épreuves. Qu’est-ce qui fait tenir un homme dans ces moments de souffrances ? »
Le seul remède pour affronter ces tempêtes est d’avoir une foi entière en notre Créateur en pensant que tout ce qu’Il fait est pour notre bien. Or il faut savoir que celui qui s’accroche et ne tombe pas, celui qui place sa confiance en Hachem, profite pleinement de la vie ! Il transforme chaque instant de son passage sur Terre en service Divin extraordinaire. Car une vie d’épreuve est très chère aux yeux du Créateur.
Nous trouvons cet enseignement dans la première phrase de notre paracha Vayéhi :
« Yacov vécut en Egypte dix-sept ans. »
Bien que cette période fût relativement longue, la Torah ne s’attarda pas sur ces années. Il n’y a rien écrit sur le dévouement de Yacov Avinou, sur son élévation spirituelle en terre égyptienne. Pour la bonne raison que ces dix-sept ans se déroulèrent sans embûches. Il connut enfin le calme qu’il désirait tant. Or un service dans la tranquillité n’a pas une grande valeur aux yeux d’Hachem. Il y a sept parachiottes qui nous racontent la vie de Yaacov avinou. Nous ne savons presque rien sur ses 67 premières années ni sur ces 17 années. Seuls ses affrontements contre Essav, Lavan, Schrem, puis la vente de Yossef méritent d’être transmis aux générations afin de nous apprendre que c’est dans la difficulté qu’un homme dévoile sa grandeur.
Nous vivons depuis presqu’un an des temps difficiles. Tout ce qu’il nous paraissait élémentaire est devenu extrêmement compliqué : il est difficile de gagner sa vie, de se rencontrer, de se marier, de prier…Nous devons cependant savoir que c’est maintenant que nos prières, que notre Tsédaka, que notre étude de la Torah ont le plus de valeur. Alors renforçons-nous et profitons de chacune de ces épreuves pour nous élever et justifier notre venue sur Terre.