Dans la paracha de Pinhas, la Torah détaille l’ensemble des sacrifices qui étaient apportés lors de chaque fête. Nos sages remarquent que cette lecture se déroule toujours proche de la période de Ben Amétsarim, qui débute le 17 Tamouz pour s’achever lors du 9 Av, pendant laquelle nous nous affligeons de la destruction du Temple et de l’exil. Une des raisons donnée par nos maîtres pour expliquer la place de cette lecture dans le calendrier est que les 21 jours de ce Ben Amétsarim correspondent aux 21 fêtes qui éclairent notre année: 7 jours de Pessah, 1 jour de Chavouot, 2 jours de Roch Hachanna, 1 jour de Kippour, 8 de Soucot plus Roch Hodech et Chabat. Comme nous l’avons déjà expliqué, à chaque période de l’année et en particulier lors de chaque fête, nous puisons des forces spécifiques qui nous permettent d’avancer dans le service divin. Par exemple, on se ressource en crainte du ciel à Roch Hachanna, en joie à Soucot, en foi à Pessah…
Lors de Ben Ametsarim,nous puisons des lumières du Machiah. Pendant 21 jours, plus une personne s’efforce d’accomplir la volonté Divine et plus elle ressent l’influence du Beth Amikdach, du Machiah, de la Lumière qui nous éclairera à la fin des temps… Or comme l’essentiel des forces puisées lors des fêtes provenait du Beth Amikdach, c’est pendant c’est 21 jours que nous recevons les forces spirituelles qui habilleront les 21 fêtes de l’année à venir. Cependant, nous allons essayer de développer un peu plus le lien qui existe entre les sacrifices que nous lirons dans notre paracha et cette période de deuil.
Nos sages enseignent que l’apport des sacrifices à l’époque du Temple entraînait de nombreuses conséquences. Premièrement, c’est grâce à eux que la Présence Divine résidait au Beth Amikdach, ce qui apportait une abondance spirituelle et matérielle inimaginable. Il est écrit dans le traité Méguila (14, a) qu’on dénombrait à l’époque du prophète Schmouel plus d’un million de personnes qui avaient don de prophétie. Et,dans le traité de Taanit (23, a), qu’à l’époque de Rabi Chimon Ben Chatar,la pluie ne tombait que le mercredi soir et la nuit de Chabat afin de ne pas déranger les gens. Cependant, chaque grain de blé faisait la taille d’un rein, les grains d’orge étaient comme des olives et les lentilles comme des pièces d’or. Ensuite,les sacrifices permettaient aux bné Israël de se purifier de leurs fautes et de se rapprocher de leur Créateur. En effet, lorsqu’une personne arrivait au Temple et qu’elle voyait la pureté des cohanim, du Beth Amikdach et de ses ustensiles, lorsqu’elle entendait la musique des Léviim qui pouvait arracher le cœur du plus insensible, elle se rappelait le véritable but de sa venue sur Terre. Toutes les futilités de ce monde semblaient repoussantes à ses yeux. Et tous ses membres tremblaient de désir pour accomplir la volonté du Maître du Monde.
Comme nous le savons bien, les prières que nous faisons chaque jour ont été instituées afin de remplacer l’apport des sacrifices. Ainsi,à travers elles, nous pouvons entraîner l’abondance sur nous et le monde entier, nous purifier et nous élever dans le service divin. Le Kouzari zal explique que les moments de prières représentent le paroxysme de nos journées. Rien ne peut égaler ces minutes pendant lesquelles nous nous tenons face au Tout Puissant et que nous Lui parlons. Et, de même que le corps à besoin de ses trois repas quotidiens, l’âme elle aussi exige ses trois prières pour puiser les forces nécessaires à son maintien. C’est pourquoi le mauvais penchant utilise tous les moyens pour nous empêcher de prier correctement et de nous rapprocher d’Hachem. Et c’est toujours pendant ces quelques minutes qu’il nous donne de bons conseils et qu’il essaie de nous déconcentrer. C’est pourquoi nous devons à tout prix essayer de prier convenablement, en nous attachant au sens des mots que nous prononçons. Car même si cela demande beaucoup d’efforts, nous savons dorénavant que le salaire est de taille.
Pendant les 21 jours de Ben Amétsarim, chaque juif doit porter le deuil de Jérusalem et de son Temple. Mais nous avons aussi l’obligation de prier pour la venue du Machiah et la reconstruction du Temple davantage lors de ces trois semaines que durant le reste de l’année. Nos sages ont dévoilé que le troisième Temple ne sera pas construit par nos mains. Depuis la destruction du second Temple, chaque mitsva, chaque prière que nous faisons apporte une pierre à l’édifice. En outre, nous possédons tous une part spécifique dans cet ouvrage que personne ne peut accomplir pour nous. Et à la fin des temps, chacun verra de ses propres yeux quelle fut sa contribution dans la reconstruction du Beth Amikdach. Ainsi, pendant ces trois semaines, nous devons multiplier nos prières pour la reconstruction du Temple et nos efforts dans le service divin. Car le meilleur moyen de porter le deuil du second Temple est de reconstruire le Troisième Beth Amikdach. Et c’est pour nous rappeler l’importance de la prière pendant ces 21 jours que nous lisons la paracha des sacrifices tous les ans lors de Ben Amétsarim. Alors qu’Hachem réponde vite à nos prières afin de transformer ces jours de deuil en jour de joie, et contempler enfin Jérusalem dans sa gloire, amen ken yéhi ratson
Dvar Thora inspire de « Divre hit’haskout »