Dans la paracha de la semaine Tazriya, la Torah énonce les lois concernant le lépreux. A l’époque du Temple, il existait une maladie spirituelle qui frappait celui qui fautait et qui médisait en pratiquant le Lachon Ara. La personne contaminée devait faire Téchouva afin d’être soignée. Mais si elle s’obstinait dans son erreur, des pustules blanches se développaient sur tout son corps. Le lépreux devait alors quitter sa maison, déchirer ses vêtements et proclamer dans les rues: « Impur! Impur! » Si cet avertissement servait essentiellement à protéger les gens d’une transmission d’impureté, nos sages ont cependant expliqué dans le traité chabat(67,a) que le lépreux criait afin de demander aux passants de prier pour lui.
Ainsi, à travers cette paracha, la Torah nous montre l’importance de prier les uns pour les autres. Nous savons que chaque juif est prêt à tout pour son prochain. S’il
croise une de ses connaissances agonisantes dans la rue, nous pouvons
être sûrs qu’il fera le nécessaire pour appeler les urgences et veiller aux besoins du malade. De même que s’il apprend qu’un de ses amis souffre financièrement, il essaiera de l’aider personnellement et demandera à des donateurs un soutien actif. Pourtant, nous oublions très souvent que nous connaissons un ami fidèle, un père miséricordieux qui peut sortir n’importe qui des problèmes. A la condition, bien entendu, de le lui demander. C’est pourquoi nous devons prendre l’habitude de faire
une petite prière dans notre langue lorsque nous voyons des amis en détresse. Et encore plus, de nos jours, lorsque nous entendons aux informations que nos frères sont sur le front ou lorsque nous recevons des textos afin de prier pour tel juif…
Nous devons tous nous sentir concernés et demander miséricorde au Tout Puissant. En outre, la guémara dans le traité Brakhot (12, b) déclare que celui qui peut prier pour son ami et qui ne le fait pas est appelé fauteur. Car en s’abstenant de prier, il prouve qu’il ne croit pas vraiment que ses prières peuvent être écoutées. Or ce lien qui nous attache à notre créateur par l’intermédiaire des prières représente
une des composantes essentielles de notre judaïsme. Comme il est écrit dans Dévarim(4,7) « Car quelle grande nation possède un Dieu proche d’elle, comme l’est Hachem notre Dieu qui répond à tous nos appels? » Ainsi, un juif se définit par sa proximité permanente avec Hachem. Comme il écrit à propos de Yossef atsadik « Et son maître (Potifar) vit qu’Hachem était avec lui ». Le midrach explique que Yossef atsadik faisait précéder chaque démarche d’une petite prière. Par exemple lorsqu’il apportait un verre à son maître, il disait « Que ce soit Ta volonté, ô Tout Puissant, que cette boisson plaise à mon maître »…Ainsi notre ancêtre resta attaché à Hachem pendant toutes ces années d’esclavage. Et, grâce à ses prières, il réussissait tout ce qu’il entreprenait.
Chaque juif doit donc essayer de vivre avec Hachem à chaque moment. Pour cela, il nous suffit de l’impliquer dans toutes nos actions. Il ne faut pas s’empêcher de prier pour des petites choses en français, par exemple, pour trouver une place pour se garer, pour que son bus arrive, pour ne pas faire la queue au supermarché…Car celui qui agit ainsi ressent à quel point Hachem est proche de nous et nous écoute. Nous vivons hélas des temps très difficiles. Chaque jour, des terribles nouvelles arrivent à nos oreilles. Nos familles sont menacées par les missiles de nos ennemis, par les maladies… La Torah cette semaine nous enseigne comment réagir face à cette situation. Nous devons multiplier les supplications et implorer le Seigneur pour qu’Il nous protège, qu’Il nous ramène à la Téchouva et soigne tous nos frères et nos sœurs. Et nous devons nous rapprocher d’Hachem à chaque moment libre par l’intermédiaire de la prière. Qu’Hachem exauce nos demandes et nous envoie la délivrance que nous espérons tous les jours. Amen ken yéhi ratson.
Ce dvar Torah a été traduit de plusieurs enseignements du Rav Pinkous zrouto yagen alénou.