Le Message de Yaakov Avinou
par Itshak Nabet
Dans la paracha de la semaine, Vayé’hi, la Torah nous raconte les derniers jours de Yaakov avinou en terre égyptienne. Après 130 ans de souffrances et d’épreuves, notre ancêtre eut le mérite de vivre 17 ans de bonheur et de paix avec ses enfants. Peu avant sa disparition, il rassembla ses fils autour de lui pour les bénir. Le traité Pessahim (56,a) enseigne qu’à cet instant il désira leur dévoiler la fin des temps. Lorsque,soudainement,l’esprit divin le quitta et fut contraint de se taire. Le Rav Chakh zal s’étonne devant cette guémara. Puisque nous avons une mitsva d’attendre et de croire chaque jour en la venue du Machiah, alors dans quel but voulut- il nous transmettre la date de la délivrance finale?
Le Malbim zal,dans son commentaire sur la paracha, explique que Yaakov avinou, effectivement, ne désirait pas leur divulguer le jour de la délivrance finale, mais plutôt comment la mériter. Quand sa famille fut réunie autour de lui, il vit par prophétie que des disputes et des conflits éclateraient entre les tribus. Cette vision l’attrista, ce qui provoqua la fuite de l’esprit divin. Alors il ordonna à ses enfants de se rassembler pour leur enseigner que la délivrance ne viendrait que si la paix réside parmi eux. Voilà le dernier message que nous transmit Yaakov avinou avant de partir.
Hélas, sa prophétie s’est accomplie! Le second Temple fut détruit à cause de la haine gratuite. Et nous courons depuis près de deux mille ans après cette paix qui nous fuit tant. Chaque jour,nous prions pour la venue du Machiah, mais nous oublions l’essentiel: nous rassembler. Pire encore, la discorde s’est propagée parmi nous telle une maladie contagieuse et le nombre des victimes grossit chaque jour. Chaque différence devient source de conflit et de ségrégation: Achkénaze Séfarade, Hassid Litaï, religieux,non-religieux…Nous nous laissons bercer par les mensonges et le lachon ara. Mes frères, nous devons nous réveiller et ouvrir les yeux! Nous sommes la dernière génération avant Machiah. Notre peuple réside déjà sur la Terre Sainte. Le processus s’est enclenché. Il ne reste plus qu’à participer un peu pour mériter de vivre le rêve de nos ancêtres. Mais pour cela, il nous faut d’abord effacer le nom d’Amalek de la surface de la Terre.
A l’époque de la Méguila d’Ester, Haman aracha proclamait que notre peuple était désuni et séparé afin de causer notre perte. Désormais,ses petits fils se servent de tous les moyens pour nous séparer. A travers la télévision et les journaux, ils grossissent les moindres faits divers et répandent leurs mensonges pour empêcher la venue du Machiah. Nous ne devons pas rester inactifs! Chacun doit comprendre la responsabilité de ses actes. Et faire son possible pour chercher la paix, aimer son prochain et ne pas écouter les médisances. Le Or aHaïm aKadoch commenta à propos du verset » Je suis Yossef votre frère que vous avez vendu en Egypte » que Yossef aTsadik exprima à ses frères qu’il n’avait cessé de les aimer d’un amour sans faille. Et même lors de sa vente comme esclave, il n’éprouva à leur égard aucune rancune et aucune haine car il était convaincu que tout vient d’Hachem.
Comme vous le savez, la Torah n’est pas un livre d’histoire. Chacun a l’obligation de s’inspirer du comportement de nos ancêtres. Nous devons commencer à passer l’éponge et oublier les blessures du passé. Et pour cela, il faut commencer à considérer chaque juif comme son propre frère. C’est pourquoi si une de nos connaissances a besoin d’aide, de soutien ou d’un peu d’affection, nous n’avons pas le droit de faire semblant de ne pas voir. Nous devons répondre présent et montrer à tous que nous sommes une famille soudée.
Ce jeudi 10 Tévet, nous jeûnons en souvenir du début de la destruction du premier Temple. Le Hatam Sofer zal enseigne que c’est ce jour qu’Hachem juge et décide si nous méritons la délivrance finale. Or nous lisons toujours la paracha Vayékhi proche du 10 Tevet, comme pour nous rappeler que nous n’avons pas accompli l’ordre de Yaakov: de nous rassembler. Alors essayons cette année de changer le cours de l’Histoire, et prenons sur nous d’aimer chaque juif,quels que soient sa kippa, ses idées et ses origines. Et prions tous ensemble qu’Hachem place la paix dans nos foyers, dans nos familles et nos communautés. Afin de mériter de voir le Temple enfin reconstruit et le règne du Machiah Tsidkénou très,très bientôt, amen ken yéhi ratson