Dans la paracha de la semaine Houkat, la Torah nous raconte la disparition de la prophétesse Myriam. Après sa mort, le puits miraculeux qui accompagnait les juifs dans le désert cessa de donner de l’eau. Ce sera par le mérite de Moché Rabénou qu’il alimentera de nouveau nos ancêtres. Dans le livre du rav Hassan : la Paracha, nous trouvons une histoire incroyable à propos de ce fameux puits qui continua à sauver les juifs dans les moments difficiles.
Le 8 Av 5704, veille de Chabbat et veille du jeûne du 9 av, repoussé comme le veut la Halakha au dimanche 10 av, nous somme a Varsovie. L’armée russe se rapproche, et les Nazis décident de commencer à évacuer les prisonniers en direction de Dachau. En pleine nuit donc, le Rabbi Yekoutiel Yehouda Halberstam , Rabbi de Tsanz-Klausenbourg, ainsi que des milliers de juifs sont réveillés brutalement, l’heure est ”grave” ! On leur annonce qu’ils doivent quitter les lieux sur le champ. Ils sont « jetés » sur les routes, ou une longue, très longue et éprouvante marche commence. Ce sera malheureusement la dernière pour beaucoup d’entre eux déjà épuisés et meurtris par l’atrocité du quotidien dans les camps : la marche de la mort ! Nombreux tomberont au beau milieu de la route, épuisés et affamés. Certains tenteront le tout pour le tout, hantés par la soif et prés de mourir de déshydratation, ils s’écarteront donc du chemin afin de boire de l’eau du fleuve qui coulait a quelques mètres de là, et seront tués pour cela à bout portant par les maudits nazis.
Cette marche durera plusieurs jours, cette course même, pourrait-on dire, puisqu’il fallait parcourir trente cinq kilomètres par jour, sous une chaleur tenace.
Le troisième jour arrive, jour tout à fait particulier puisqu’il s’agit du jour du jeûne du 9av, commémorant la destruction du premier et du deuxième Temple de Jérusalem. Le saint Rabbi Yekoutiel ne l’a pas oublié, quant à lui, et décide malgré son extrême faiblesse, de jeûner et de retirer ses chaussures de cuir (interdites ce jour), il fera le chemin à pied ! (Attention, il s’agit là, bien sur, d’une mesure de piété supplémentaire, de haut niveau, dont le Rav a fait preuve ici). Durant toute cette journée, le Tsadik récita les kinots (Les lamentations, prières que l’on récite en ce jour) par cœur et pris ainsi le deuil de Jérusalem. Lorsque l’un des gardiens nazis vit les pieds nus du Rabbi, il se fit une joie perverse de l’obliger à marcher sur le bord de la route ou étaient éparpillés du gravier et des morceaux de verre, afin d’augmenter sa souffrance. Il faisait très chaud et tous les juifs étaient assoiffés, ils n’en pouvaient plus…
La nuit tomba et le jeûne pris fin. Les maudits nazis s’arrêtèrent pour boire de l’eau du fleuve et interdirent bien entendu aux prisonniers de s’en approcher. La soif était si intense que certains parmi les prisonniers voulurent boire l’eau qui se trouvait mélangée à la boue sous leurs pieds, mais le Rabbi les supplia de n’en rien faire, en leur expliquant qu’ils mettaient leurs vies en danger, car cette substance repoussante qui leur apparaissant comme de l’eau était très polluée. Il leur promit alors : « Cette nuit même vous boirez de l’eau. Retenez vous encore un peu, tenez bon ! » Puis au beau milieu de la nuit, leurs bourreaux leur permirent enfin de s’assoir dans un vaste champ afin de se reposer. Tout à coup, un message circula de prisonnier en prisonnier, annonçant que le Rabbi demandait de creuser discrètement sous leurs pieds, « La délivrance d’Hachem étant rapide comme un clignement d’œil ! », les hommes confiant dans leur saint Rabbi, commencèrent à creuser, certains utilisèrent un morceau de bois ou bien un morceau de fer, d’autres leurs ongles, chacun selon ce qu’il avait sous la main. Ils creusèrent ainsi tous et trouvèrent de la boue et tout à coup de l’eau commença à affleurer, au dessus de la boue. Un miracle se produisit sous leurs yeux, de l’eau jaillissait de la terre ! A chaque endroit où l’on creusait, de l’eau apparaissait. Les prisonniers purent donc enfin se désaltérer. Des milliers de personnes reprirent ainsi des forces physiques et surtout morales, elles se sentirent ressuscitées !
Plusieurs années après la fin de cette guerre, le Rabbi raconta à l’un de ses proches le fameux miracle de l’eau et conclut ainsi : »Nous avons eu le mérite de boire du … Puits de Myriam ! Il est venu jusqu’à nous, dans la vallée de la mort afin de sauver des milliers de juifs…