Cette semaine nous débuterons le quatrième livre de la Torah par la paracha Bamidbar. Il est décrit, en autre, l’organisation de chaque tribu au sein du campement et le recensement des hommes de plus de vingt ans. Nous pouvons constater que chaque tribu avait une place et un drapeau selon la tache qu’elle devait accomplir. Le Baal Atourim remarque que lorsque la Torah enseigne la place de la tribu de Zévouloune, elle change étrangement son langage. En effet, pour introduire chaque nouvelle tribu la Torah utilise la conjonction de coordination « et », par exemple nous pouvons lire « et la tribu de Gad, …, et la tribu de binyamin…mais entre Issakhar et Zévouloune le « et » a été omis. Comme vous le savez dans la Torah chaque lettre est porteuse d’un message, il n’y a rien laissé au hasard. Alors quelle leçon est venue nous apprendre ce changement?
La tribu de Issakhar avait pour occupation principale l’étude de la Torah. Or la tribu de Zévouloune s’était engagée à travailler et à combler tous les besoins de la tribu de Issakhar. Le Baal Atourim explique que la Torah n’a pas voulu séparer les tribus pour nous faire entendre que celles-ci avaient la même valeur. Et ce n’est pas parce que Zévouloune travaillait qu’elle était moins importante. Comme il est écrit « C’est un arbre de vie pour celui qui s’y accroche et heureux celui qui le soutient ». C’est pourquoi la Torah les a réunis en une seule tribu.
Et plus encore, le Ben Ich Hai zal dans son livre Benaiou sur Méguila(6,a) nous enseigne qu’après 120 ans, celui qui a financé des étudiants en Torah sera considérer comme s’il avait lui-même étudiait ce que « ses associés » ont étudié. Le Beth-Din d’en haut lui dira: »Viens récupérer ton salaire, voici le traité Chévouot, Ketouvot…que un tel a étudié grâce à ton soutient. Saches qu’aux Yeux d’Hachem c’est comme si tu l’avais toi-même étudié. » Comme il est écrit: « Heureux Zévouloune lorsque tu sors et Issakhar dans ta tente », c’est-à-dire: Ne t’inquiètes pas Zévouloune lorsque tu partiras de ce monde, car c’est par ton mérite que Issakhah peut étudier et sa tente, sa maison d’étude, est considérée comme la tienne
Nous voyons donc à quel point le mérite d’aider et de soutenir la Torah est important. Le Pélé Yoetz souligne que si cette mitsva est grande, il existe une obligation particulière sur celui qui a un proche ou de la famille qui étudie la Torah. Il faut tout faire, nous dit ce rav, pour le soutenir afin qu’il continu d’étudier la Torah et de patiquer les mitsvot. Car c’est une louange pour des parents d’avoir des enfants érudits en Torah.
Après tout ce qu’on vient de dire, nous pourrions penser que finalement il semble plus simple d’être un Zévouloune. On peut travailler et vivre avec un certain confort, tout en finançant un peu les yéchivot et profiter des deux mondes! Alors à quoi bon s’enfermer au Beth Amidrach toute la journée?
Le rav Yéouda Itakh dans son commentaire sur la paracha de la semaine explique que si Issakhar et Zévouloune ont été considéré comme une seule tribu, elles possédaient chacun un drapeau différent. Celui d’Issakhar était noir alors que celui de Zévouloune était blanc. Il faut savoir que la couleur des drapeaux représentait la nature du rôle de chaque tribu. La couleur noire de Issakhar représente la difficulté de sa tache. Comme l’ont dit les sages « Chez qui peux-tu trouver la Torah? Chez celui qui a le visage noircit comme un corbeau a force de peiner dans la Torah ». Car l’étude de la Torah n’est pas un métier, c’est un mode de vie. L’étudiant doit être dans son étude du matin jusqu’au soir sans interruption et doit se contenter de peu de matérialité… C’est pourquoi celui qui s’adonne à la Torah est appelé « un ben Torah » un fils de la Torah. Car de même qu’une personne est le fils de ses parents toute sa vie, de même le ben Torah doit être lié avec elle à chaque instant.
La couleur blanche est le symbole de la pureté. Ce drapeau nous avertit que le rôle de Zévouloune est d’être honnête dans son travaille. Il doit parvenir à gagner sa vie sans combine, sans mentir, sans flatterie, sans crasse. Il doit aussi respecter la Torah malgré ses obligations, c’est à dire manger cacher, prier, respecter les fêtes, donner dix pourcent de ses revenus et être convaincu que tous ce qu’il gagne c’est grâce à Hachem et non grâce à la force de ses mains…C’est pourquoi les épreuves de Zévouloune ne sont plus petites que celles d’Issakhar, elles sont juste différentes.
La paracha nous apprend que chaque tribu avait une fonction bien précise, une place dans le campement et un drapeau différent. Mais toutes les tribus partageaient le même objectif : être le plus performant pour le bien du peuple d’Israël. De nos jours, cette organisation a disparu, et chacun peut choisir son rôle dans la communauté. Cependant il est impératif de réfléchir individuellement sur les moyens de se parfaire. Car chaque juif qui s’élève et se réalise dans son domaine permet à tout le peuple de s’améliorer et de rapprocher d’Hachem. Alors nous devons tous essayer de nous surpasser afin de mériter la délivrance que nous attendons chaque jour, amen ken yéhi ratson