La paracha de la semaine, Yitro, raconte le don de la Torah aux bné Israël et en particulier les dix commandements. La première parole divine représente la base de toute la Torah, la Mitsva de croire en Dieu: » Je suis Hachem ton Dieu qui t’a fait sortir de la Terre d’Egypte, de la maison d’esclavage. »
De nombreux commentateurs se sont étonnés face à cette présentation d’Hachem. N’aurait-t-il pas été plus glorieux de dire: Je suis Hachem ton Dieu qui a créé le Ciel et la Terre?
La Cnesset Agédola répondit que le but du don de la Torah était de différencier les bné Israël du reste du monde. Jusqu’à présent, les hommes avaient sept Mitsvot à garder. Désormais, un peuple doit en accomplir 613. Pour exiger autant de dévouement, Hachem leur dit: « vous avez reçu de Moi beaucoup de bienfaits, c’est pourquoi vous devez me servir plus que les autres. » En nous libérant de l’esclavage d’Egypte, nous sommes devenus redevables à Hachem pour être ses serviteurs. Ainsi le judaïsme est fondé sur la reconnaissance du bien que nous avons reçu.
Si nous observons la journée d’un juif, nous pouvons constater que nous passons notre temps à remercier Dieu: on se lève, on le remercie de s’être levé, de voir, de marcher, d’avoir des vêtements, d’être juif…Puis avant et après avoir mangé chaque aliment. Dans la prière, on le remercie d’avoir créé la nuit, le jour, de nous donner de l’intelligence, la santé, l’abondance…
Cependant, même si nos bouches ne cessent de louer le Créateur, on a du mal à ressentir une réelle reconnaissance pour tous ces biens qu’Il nous prodigue. Une des raisons de ce manque de conscience provient du fait que nous sommes habitués à recevoir ces bienfaits. Tous les jours, Baroukh Hachem, nous marchons, nous voyons, nous respirons mais ne ressentons pas, finalement, une véritable reconnaissance pour cela.
Voici presqu’un an que nos vies ont changé. De nombreuses choses qui paraissaient normales jusque-là ne le furent plus du jour au lendemain. La possibilité d’aller à l’école, à la prière, d’organiser des cours de Torah, de se réunir en famille ou entre amis, les restaurants, les vacances…Même le fait de pouvoir goûter des aliments, respirer un parfum ou tout simplement respirer est devenu un privilège. Et finalement, on commence à comprendre que vivre sans épidémie était un véritable cadeau du ciel.
Il est de notre devoir de réfléchir aux causes de ce qui nous arrive, même si personne ne possède la réponse à cette question. Une chose paraît évidente: nous n’avons pas assez remercié Hachem pour ces nombreuses années où tout était « normal ». Pour tous ces bienfaits qu’Il ne cessa de nous donner avec amour. Alors, peut-être est-ce le moment de faire Téchouva. D’essayer de remercier un peu plus Hachem pour ces cadeaux du quotidien, pour chaque jour de vie. En espérant qu’Il aura pitié de nous et nous redonnera des jours plus heureux, amen ken yéhi ratson