Dans la paracha Vayétsé, la Torah nous raconte le mariage de Yaacov Avinou avec Léa et Rahel. Après quelques années de mariage, Léa avait déjà eu quatre enfants quand Rahel n’arrivait pas à tomber enceinte. Alors elle demanda à son mari de prier pour elle mais rien n’y faisait. Elle donna à Yaacov sa servante Bila en espérant qu’elle ait des enfants pour elle. Et, effectivement, Bila eut tout de suite un fils que Rahel nomma Dan, qui signifie « Hachem jugea et écouta ma voix ». Puis Bila enfanta un deuxième garçon que Rahel appela Naftali. Rachi zal expliqua que la racine de ce mot signifie « tortueux ». Ainsi, lorsqu’elle le nomma Naftali, Rahel dit : « J’ai prié avec détermination, multiplié mes supplications et utilisé des chemins tortueux pour égaler ma sœur, alors Hachem accepta mes prières. »
Nous pouvons tirer une grande leçon de notre matriarche : lorsqu’on veut s’élever dans le service Divin, il faut s’entêter ! En effet, Rahel iménou, lorsqu’elle vit qu’elle était stérile, aurait pu se dire : « Tout vient d’Hachem, le Créateur doit avoir de bonnes raisons de m’empêcher d’avoir des enfants. » Elle aurait pu se résigner et décider de profiter de sa vie conjugale avec son mari. Mais elle refusa cette situation. Elle savait que les enfants de Yacov avinou allaient devenir le socle du peuple d’Israël. Afin de mériter de participer à ce projet, elle décida de se battre et de faire tout ce qui était en ses moyens. Et finalement, elle mérita elle aussi de mettre au monde deux garçons : Yosef et Binyamine.
Nos sages enseignent que lorsqu’Avraham avinou partit pour sacrifier son fils Itshak avinou, le Satan mit de nombreuses embûches sur sa route : il plaça une rivière devant lui, puis une montagne ardue et d’autres obstacles. Malgré ces difficultés, Avraham et Itshak continuèrent leur route jusqu’au Mont Morya sur lequel le premier attacha son fils.
« La vie de nos ancêtres donne des signes pour leurs enfants » répète le Ramban zal. Ainsi, celui qui désire s’élever doit savoir qu’il y aura des fleuves devant lui, des montagnes et autres obstacles.
Par l’intermédiaire de ces épreuves qui nous empêchent d’étudier la Torah ou de faire une Mitsva, Hachem teste notre détermination. A nous de lui prouver que nous désirons vraiment cet objectif en essayant, par tous les moyens, de l’atteindre. Le rav Dessler écrit que si nous échouons dans nos entreprises, si nos résolutions prises à Yom Kippour n’arrivent jamais à voir les bougies de Hanouka, il ne faut pas penser que cela est dû à notre manque de capacité. La vérité, c’est que l’échec dévoile juste notre manque de volonté à réussir. Car celui qui désire vraiment quelque chose se donne les moyens et y arrive.
Le seul moyen de parvenir à notre but est de nous armer de détermination et de donner toutes nos forces sans baisser les bras. Ainsi se comporta Rahel iménou : elle pria Hachem, et lorsqu’elle vit que sa démarche restait vaine, elle demanda à son mari d’implorer Hachem pour elle avant de lui donner sa servante. Elle ne perdit pas espoir… Elle prit des chemins tortueux, certes, mais arriva à ses fins et mérita d’être une des mères de la nation. Alors essayons d’imiter sa bravoure et son engagement afin d’ atteindre, nous aussi, les objectifs que nous nous assignons, amen ken yéhi ratson.