Comme vous le savez, nous approchons à grands pas de la fête de Pessah. Depuis déjà de nombreux jours, nous pourchassons le Hametz dans chaque coin et recoin de la maison. En effet,pendant sept jours en Israël ou huit à l’étranger, le Hametz est non seulement interdit à la consommation, mais nous n’avons pas le droit d’en profiter ( de le donner à manger à nos animaux ou de le vendre à des non-juifs), ou d’en posséder ( c’est pourquoi il ne faut pas oublier de vendre sonHametz). Plus encore, nous avons pour Mitsva de le détruire. Pourquoi la Torah est-elle aussi sévère avec ce pauvre Hametz?
Toute l’année, le pain est un des aliments mis en avant par la Torah: elle prescrit une bénédiction particulière avant et après sa consommation,et, le Chabat, nous devons faire un repas avec du pain. Et celui qui ne montre pas de respect envers le pain attire sur lui la pauvreté…Soudain, pendant une semaine, il est plus interdit que le porc et les crevettes!!! Celui qui en mange est retranché du peuple juif et nous avons le devoir de le chasser afin de le détruire. Quel message veut nous transmettre la Torah à travers cette interdiction du Hametz?
Arrêtons-nous un instant sur la différence qui existe entre la Matsa et le Hametz. En mélangeant un peu de farine et d’eau, nous obtenons une pâte. Si nous la cuisons telle quelle, nous avons de la Matsa. En revanche, si nous attendons quelques heures, la pâte va commencer à gonfler, à prendre plus de volume. Une toute petite boule de pâte peut devenir une grosse miche de Hametz. Ainsi, un homme qui regarde un pain qui sort du four pense qu’il y avait beaucoup de pâte. Cependant, ce n’est qu’illusion… Il y a autant de pâte que ce petit bout de matsa. La seule différence, c’est la quantité d’air qui se trouve dans le pain. Le Hametz symbolise donc l’imagination et le mensonge.
Nos sages appellent ce monde Alma déchikra, le monde du mensonge. A l’inverse, Hachem et la Torah sont appelés Emet, la vérité. Le rav Dessler zal explique que ce monde ne fut créé que pour permettre à l’homme de choisir le bien, et donc de mériter le monde futur. Or, pour pouvoir mériter ce bien, Hachem créa un monde d’épreuves et de mensonges afin de nous permettre d’exprimer notre libre arbitre. Ainsi, un homme qui ne cherche pas la vérité peut facilement arriver à la conclusion que tout n’est que hasard et lois naturelles. Il peut se tromper et penser qu’il n’est venu ici- bas que pour profiter de ce monde, posséder quelques maisons,voitures, femmes et enfants,et,pourquoi pas,quelques chiens et chats…Finalement, pour lui,tout est bien…Dans le meilleur des mondes…
La fête de Pessah se nomme la fête de la liberté. Bien évidemment, il ne s’agit pas d’une simple liberté sociale ou physique. La Torah nous parle d’un affranchissement spirituel. Nos ancêtres, pendant de nombreuses années en Egypte, pensaient que le monde était sous la gouverne des astres, des idoles et de Pharaon. Après dix mois remplis de miracles, ils ancrèrent dans leur cœur qu’il n’existe ni hasard ni lois naturelles. Ce monde n’est que l’expression de la Volonté Divine. Les Bné Israëlsortirent libres d’Egypte,et ils comprirent qu’Hachem était le Dieu de vérité et que Sa Torah était authentique. Alors, ils se préparèrent à recevoir ce message Divin et acceptèrent de devenir le peuple de Dieu.
Tous les ans, cette vérité se dévoile dans le monde. Chaque juif peut recharger ses batteries pour l’année. Lorsque nous racontons à nos enfants les miracles qu’ont vus nos aïeuls, nous prenons conscience que ce monde possède un patron. Nous nous rappelons le but de notre venue sur Terre. Cependant, pour pouvoir vivre ces quelques instants de Vérité, il faut chasser le Hametz de nos maisons, de nos cœurs et de nos cerveaux. Car dès qu’il y a un peu de mensonge, il n’y a plus de Vérité. C’est pourquoi la Torah nous a demandé de détruire pendant une semaine tous ces fantasmes de vacances, de mode et de bêtises qui nous éloignent de la Vérité et du Tout Puissant. Mes chers amis, il ne nous reste que quelques jours pour entreprendre cette recherche du Hametz et nous préparer à cette soirée du Seder. Nous devons commencer à étudier les textes de la Aggada et,en particulier, les miracles qu’Hachem accomplit pour nos ancêtres, afin de parvenir a nous libérer de nos Egyptes personnelles le 15 Nissan, amen ken yehi ratson.
A partir d une dracha du rav Yossef Ben Porat