Apprendre la patience
Dans la paracha de la semaine, Ekev, Moché rabénou zrouto tagen Alénou continue de réprimander les enfants d’Israel. Il rappela entre autres la faute du veau d’or. En effet, lorsque Moché monta la première fois sur le mont Sinaï 40 jours et 40 nuits pour recevoir la Torah, il ordonna de l’attendre. Mais lorsque la date butoir, selon les comptes du peuple, arriva, certains paniquèrent et cherchèrent un nouveau chef spirituel afin de les mener en Eretz Israel. Alors ils créèrent une idole qui servirait d’intermédiaire entre D. et le peuple.
Cette faute, la plus importante jamais commise par nos ancêtres, trouve son origine dans le manque de patience. Si seulement les bné Israel avaient attendu 6 heures, Moché serait alors apparu et ils n’auraient pas erré dans le désert pendant 40 ans! Nous trouvons cette même erreur dans la première faute de l’histoire, celle d’Adam arichone. Nos sages nous enseignent qu’ Hachem avait réservé le fruit de la connaissance pour le Shabat Kodesh. Or Adam fut créé le vendredi à la neuvième heure du jour, ( soit vers 15 heures) ce qui veut dire qu’il n’avait que trois heures à attendre afin de pouvoir manger de ce fruit. Cette impatience coûtera cher à l’humanité puisque la transgression amènera la mort sur la Terre, et l’expulsion de l’homme du Gan Eden.
Nous voyons donc à quel point le manque de patience peut tout faire perdre à un homme. A l’inverse, celui qui sait attendre peut atteindre les sommets matériels et spirituels. Car si un homme espère devenir riche, ce n’est pas en quelques mois qu’il y parviendra… De même,s’il désire devenir un sage en Torah ou faire Téchouva, cela demande un travail continu sur des dizaines d’années. Ainsi le fondement sur laquelle peut s’appuyer toute entreprise est la patience.
Nous pouvons retrouver ce trait de caractère notamment chez nos avot akdochim Avraham, Itshak et Yaacov qui sont appelés les puissants. Nos sages expliquent que leur puissance, c’est de n’avoir jamais abandonné le but qu’ils s’étaient fixé. A propos d’Avraham avinou, Hachem lui avait promis une descendance en Itshak avinou qu’il eut à l’âge de cent ans. Or voilà qu’à 137 ans, Hachem lui demande de le sacrifier. A priori, à cet instant, tout s’effondre, la promesse d’Hachem, son avenir et tout ce qu’il bâtit pendant une centaine d’années… Et pourtant, sans poser de question, Avraham exécuta l’ordre divin avec joie et célérité. En cela, il mérita de devenir le père de la nation…Il sut en effet être patient et ne pas tout remettre en cause malgré les épreuves, aussi dures fussent- elles.
La vie ressemble à une traversée en mer. Il y a des périodes calmes pendant lesquelles on bronze, on fait le beau…Puis arrivent les tempêtes, les nuits d’hiver….Pendant lesquelles la seule alternative est de baisser la tête, se cacher dans la cale en attendant gentiment que cela passe. Dans toute entreprise, que ce soit la Torah et les Mitvot, les affaires, le couple ou l’éducation, chacun connaît des réussites et des échecs. Celui qui veut réussir doit savoir être patient afin de supporter les difficultés sans perdre trop le cap. En effet, le tsadik n’est pas celui qui ne tombe pas mais celui qui sait se relever de suite après la chute.
Nous devons savoir qu’avec le temps tout s’arrange: voilà le secret de la réussite. En outre,rien de bon ne sort de l’énervement et de l’empressement. Il faut un esprit calme et objectif pour surmonter les épreuves. Alors, si nous voulons réparer la faute du veau d’or et la faute d’Adam Arichone, nous devons devenir des puissants. Et même lorsque nous ne voyons pas immédiatement les résultats de nos efforts, il faut continuer à avancer avec la foi qu’après la tempête vient le beau temps…
Cette voie de la sagesse, mes chers amis, je nous la souhaite à tous très ardemment…Chabat Chalom.
Inspiré d’une dracha du Rav Y. Pinto chlita