Nous assistons dans la paracha de la semaine, Bo, aux trois dernières plaies d’Egypte: les sauterelles, les ténèbres et la mort des premiers nés. Et ce sera en pleurant son fils aîné que Pharaon suppliera Moché Rabénou de partir, lui et tout son peuple. De nombreux commentateurs de la sortie d’Egypte
s’interrogent sur l’utilité de ces dix plaies. Pourquoi Hachem a-t- Il eu besoin de tout cela? Tous les ans, nous chantons: »S’Il n’avait tué que les premiers nés, Dayénou »; alors finalement pourquoi Hachem ne s’est-Il pas contenté de cette unique plaie pour nous délivrer?
Les sages expliquent que tous les miracles de la sortie d’Egypte avaient pour but de dévoiler à quel point Hachem nous aime. L’essentiel de cette libération n’était pas de sortir de ce pays, mais de montrer aux milliers de bné Israel combien ils étaient chers aux yeux de leur Père. Et comme un fiancé séduit sa bien-aimée en lui offrant des cadeaux et en l’impressionnant, chaque plaie rapprochait ainsi le peuple d’Israel vers son Créateur. Cette romance à travers le désert, comme le symbolise Chir Achirim, se termina au Mont Sinaï. Où Hachem sanctifia Israël parmi les nations en tant que peuple élu. Et les bné Israël acceptèrent le contrat de mariage, la Torah. Comme vous le savez, chaque jour et chaque nuit, nous avons pour mitsva de nous souvenir de la sortie d’Egypte. Et, plus encore, de nombreuses mitsvot ont pour but de remémorer cet événement, par exemple le Chabat, les Téfilines, Pessah, Soucot, Chavouot…Nous allons essayer de comprendre le sens de cette mitsva.
Le Hovot Halévavot et le Baal Chem Tov zroutam yagen alénou enseignent que l’objectif de toute la Torah et des mitsvot est de parvenir à aimer Hachem. Comme nous le lisons dans le Chéma « Ce sera lorsque vous écouterez les commandements que Je vous ai ordonnés aujourd’hui, afin d’aimer Hachem votre Dieu de tout votre coeur et de toute votre âme. » Or le Hafetz Haïm explique que le meilleur moyen, à notre époque, pour arriver à ancrer ce sentiment en nous est de réaliser combien Hachem éprouve de plaisir à notre service divin. Il faut être conscient que chaque prière, chaque étude, chaque Lachon Ara évité entraîne une joie immense à notre créateur.Même si, a priori, nous constatons combien notre service est bien loin de celui des générations précédentes. Il faut savoir que la valeur de nos actes ne dépend pas de leur qualité mais de la génération et de l’époque.
Ainsi une petite mitsva effectuée aujourd’hui représente l’équivalent de nombreuses mitsvot que nos ancêtres ont pu faire, enseigne Rabi Haim Vital zal.Nous devons savoir que lorsque nous répondons Amen, ou faisons une bénédiction, cela provoque plus de joie et de lumière dans les sphères célèstes que le Séder de Pessah ou les sonneries de Chofar de grands Tsadikim des générations précédentes. Hachem sait combien il est difficile, à notre époque, de garder la Torah et les mitsvot. Combien la recherche des plaisirs et du repos sont devenus le centre d’intérêt de notre monde. Alors,lorsque le Créateur voit dans une maison qu’il y a encore de la pureté et de la vérité, il danse au- dessus de nous. Comme il est écrit dans notre Paracha » Lorsque je verrai le sang dans vos maisons, Je sauterai au-dessus de vous. » Le rav Moché leb Missassov zal explique que ce verset parle de la génération d’avant Machiah. Pour nous enseigner que lorsqu’ Hachem voit avec quel dévouement ses enfants effectuent son service, Il danse dans nos maisons et chante « ici habite un juif, ici habite un juif ».
Lors de la plaie des premiers nés, Hachem descendit Lui-même dans l’endroit le plus malsain du monde, à l’heure la plus obscure de la nuit, pour prouver à ses enfants combien Il les aimait. Et cela même si les bné Israel se trouvaient aux portes du cinquantième degré d’impureté, pratiquaient l’idolâtrie… Le Tout Puissant nous dévoila ainsi que le lien qui nous unit avec Lui ne dépend pas de notre intégrité:c’est une passion indescriptible qui dépasse toute logique. La sortie d’Egypte représente donc la déclaration d’amour d’Hachem pour son peuple. Et comme nous l’avons expliqué,le but de toute la Torah et des mitsvot est d’arriver à réveiller un sentiment réciproque. C’est pourquoi nous avons l’obligation de nous souvenir de la sortie d’Egypte plusieurs fois par jour, afin de jamais oublier combien Hachem nous chérit, afin de réveiller notre amour pour Lui. Nous vous souhaitons Chabat Chalom, à très bientôt…
Inspiré du livre Sihot Ithaskout chovavim et Nétivot Chalom