« Lorsque tu sortiras en guerre contre ton ennemi, Hachem le livrera entre tes mains. Si tu vois une femme qui te plaît parmi les prisonnières que tu ramèneras, tu la prendras pour femme. Tu l’emmèneras dans ta demeure …Elle pleurera son père et sa mère pendant un mois: ensuite tu la convertiras et elle sera ta femme. »
La Torah,dans la paracha de la semaine Ki Tetsé, enseigne que lorsque un soldat désirait une prisonnière non juive, alors il pouvait la prendre pour femme après l’avoir convertie. Rachi zal,à partir du traité de Kidouchine, explique qu’Hachem connaît la nature de l’homme. Il sait par conséquent que si un soldat éprouve du désir envers une captive, il la prendra pour épouse malgré l’interdiction de se marier avec une non juive. La Torah préfère donc lui permettre de la convertir et de l’épouser de manière permise plutôt qu’il reste avec elle de façon interdite. De nombreux commentateurs s’étonnent à la lecture de ce passage. En effet, dans la paracha de la semaine dernière,Choftim, la Torah nous indiqua que tous les soldats qui se trouvaient face au front d’une guerre facultative et qui avaient peur étaient renvoyés chez eux. Or Rabi Yossi Agalilé enseignait que la Torah parle de celui qui avait peur des fautes qu’il avait commises. Car la promesse qu’Hachem donne la victoire n’a été faite qu’au juste parfait. Et même s’il n’avait transgressé qu’un interdit des sages comme de parler entre la mise des Téfilines du bras et de la tête, il n’avait pas le droit de faire ces guerres. Si c’est ainsi, comment comprendre la paracha de cette semaine? Comment ces Tsadikim parfaits pouvaient subitement désirer une prisonnière non juive pour épouse?
Il est écrit dans le livre Hovot Alévavot (les devoirs du cœur) dans le Chaar Ayihoud Amassé perek 5: « On raconte qu’un jour un homme pieux vit des soldats joyeux revenir d’une guerre très difficile avec beaucoup de butin. Il leur dit:
-« vous êtes revenus vainqueurs d’une petite guerre, préparez-vous à présent à une grande bataille! »
– « Quelle est cette grande guerre dont tu parles,s’exclamèrent les soldats? »
– » Celle contre le mauvais penchant et ses acolytes ».
Nos sages expliquent que lorsque deux armées s’affrontent et que l’une d’entre elles l’emporte une, deux fois ou trois fois, les vaincus comprennent qu’ils sont face à une force supérieure et arrêtent de faire la guerre. A l’inverse, le Yetser Ara, le mauvais penchant, ne s’avoue jamais vaincu. Même si un homme prend le dessus des milliers de fois, il essaye de le faire tomber jusqu’à son dernier souffle. Comme il est enseigné dans les maximes des pères dans le second chapitre au nom d’Hillel: « n’aie pas confiance en toi jusqu’au jour de ta mort ». Il existe ainsi de nombreux exemples de justes qui chutèrent entre les mains de cet ennemi après de nombreuses années. La guémara de Brakhot (29, a) raconte qu’il y avait un Cohen Gadol, un grand prêtre, qui servit 80 ans au Temple avant de quitter le droit chemin.
La Torah nous enseigne dans la paracha de la semaine combien nous devons nous méfier du véritable ennemi qui sommeille en nous. Nous sommes sur un front… Si même les tsadikim qui partaient en guerre,vierges de toute faute,étaient susceptibles de désirer des femmes étrangères, chacun d’entre nous, à plus forte raison, doit être vigilant à chaque instant. Nous connaissons tous de bons pères de famille qui abandonnèrent tout pour un vent de folie. Des hommes honnêtes qui passèrent quelques années de prison à cause d’un délit sans risque…Nul n’est à l’abri de ce bandit. C’est pour cela qu’il ne faut jamais se croire hors d’atteinte et ne jamais baisser sa garde.
Cependant,nos sages nous ont dévoilé que cette paracha nous livre les moyens de surmonter cette guerre: Ainsi « lorsque tu partiras en guerre contre ton Ennemi, le Yester Ara, sache qu’Hachem le livrera en tes mains ». Comme il est écrit: « celui qui veut se purifier reçoit l’aide Divine. » Et plus encore: tu reviendras avec des prisonniers. Tu pourras transformer tes fautes en Mitsvot, car tout celui qui fait Téchouva, qui se repent avec amour, ses fautes lui sont considérées comme des Mitsvot. Ainsi,lorsque tu rencontras une femme séduisante, le mauvais penchant, emmène-la dans ta maison, la maison d’étude. Car le seul moyen de gagner une guerre est de posséder une arme. Notre arme est l’étude de la Torah et des livres demorale. Un homme qui n’étudie pas régulièrement des textes de morale ne peut pas lutter contre son mauvais penchant.
Pendant un mois, elle pleurera son père et sa mère.
Le Ari zal enseigne au nom du Zohar que ce mois,c’est le mois d’Elloul. S’il existe une période dans l’année propice à cette lutte, c’est le mois dans lequel nous sommes entrés. Ce qu’un homme peut accomplir en un jour pendant ce mois paraît accessible avec un mois de travail durant le reste de l’année. Pour cela, il faut pleurer envers notre père céleste pour qu’Il nous aide et nous pardonne. Et envers notre mère,l’assemblée d’Israël,il ne faut pas oublier de demander pardon à ceux que l’on a blessés ou abusés. Voilà l’un des messages de notre paracha, qui sera pour nous la meilleure préparation pour le grand jugement qui approche à grands pas.