le troisième livre de la Torah s’intitule Vayikra. Le Ramban zal, dans l’introduction de notre paracha explique que Vayikra représente la Torah des Cohanim et des Léviim. En effet, le sujet principal de ce livre est le service Divin qui se déroulait au Beth Amikdach.
Après avoir décrit la construction du Temple portatif et de ses ustensiles dans les parachiottes précédentes, la Torah enseigne les lois des différents sacrifices. Certains étaient apportés par le peuple lors des fêtes, d’autres par des particuliers après une faute ou après avoir été en contact avec une source d’impureté…
Ainsi, il est expliqué dans ce livre comment les Cohanim devaient apporter les sacrifices. Nous constatons que ces sujets, bien souvent compliqués, nous parlent peu. Toutes ces lois semblent abstraites. En outre, si la Torah ne fait que quelques allusions aux lois du Chabat, elle détaille chacune de celles relatives aux sacrifices. Même si nos sages surent retirer de nombreux enseignements de ces parachiottes, nous devons essayer de comprendre pourquoi la Torah s’étend autant sur la description des sacrifices.
Avant de répondre à cette question, nous pouvons établir un petit lien avec la fête de Pourim. Après avoir découvert la menace qui pesait sur les juifs, Mordékhaï et Esther firent tout pour changer le destin de notre peuple. Les juifs firent Téchouva, jeûnèrent et prièrent Hachem de les sauver. Entre temps, Esther invita le Roi Arachvéroch et Haman à un dîner. Le soir, le roi n’arrivait pas à dormir et soupçonnait Esther et Haman de comploter contre lui. Il demanda à son scribe de lui lire les recueils du pays. On lui rappela que Mordékhaï l’avait déjà sauvé d’un complot et qu’il ne fut pas récompensé. Le roi Arachvéroch ordonna à Haman de vêtir Mordékhaï de ses vêtements royaux, de sa couronne, et de monter son cheval personnel. Puis de l’accompagner dans toute la ville en criant: » Voici ce que l’on fait à celui que le Roi désire honorer. » Le traité Mégila (16, a) et le Midrach racontent que lorsque Mordékhaï vit Haman aux portes de la maison d’étude, il dit à ses élèves: » Ce Racha vient pour me tuer. » Puis il mit son Talith, fit le Kryat Chéma et la prière. Après avoir fini, il enseigna à ses élèves les lois du Omer, un sacrifice que l’on offrait le lendemain de Pessah…Haman habilla Mordékhaï et l’accompagna à travers la ville. La Hafetz Haïm zal pose une question. Puisque Mordékhaï pensait qu’Haman allait le tuer, pourquoi enseigna-t-il les lois du Omer à ce moment là? N’avait- il pas d’autres choses à faire pour préparer son départ que d’étudier les lois des sacrifices?
Le Midrach Vayikra Raba (7,3) au nom de Rabi Hanina bar Papa, répond à ces deux questions : » Que les bné Israël ne disent pas: lorsque nous avions le Temple, nous apportions des sacrifices et nous étions pardonnés. Désormais qu’il n’y a plus de sacrifices, comment serons- nous absous ? » Car Hachem a dit aux enfants d’Israël: » Lorsque vous étudiez les lois des sacrifices, Je vous donne le même mérite que si vous les aviez apportés. »
Ainsi, la Torah détailla-t-elle chaque sacrifice afin de nous donner la possibilité de nous purifier. En lisant ce livre de Vayikra et, surtout, en étudiant les lois de ces sacrifices, chaque juif a la possibilité d’apporter des sacrifices au Maître du Monde et d’expier ses fautes. Plus encore, le Zohar dit que lorsqu’un juif se trouve dans une synagogue ou une maison d’étude et qu’il étudie les lois des sacrifices, c’est une alliance scellée, que son étude le protège même des anges qui veulent lui faire du mal. Et c’est pourquoi, conclut le Hafetz Haïm, que Mordékhaï, au moment le plus critique, décida d’enseigner les sacrifices à ses élèves. Car il savait que le mérite de cette étude le protégerait d’Haman Aracha.
Comme nous l’avons dit, ce livre de Vayikra paraît compliqué et loin de nous. Cependant, nous devons comprendre que chaque Rachi, chaque commentaire nous apporte la pureté du Temple, le pardon et la bénédiction. Mais plus que cela, nous devons prendre conscience de l’importance de réciter les passages des Qorbanot et des Kétoret que les sages ont recommandé de lire avant la prière le matin et l’après-midi. Car, grâce à ces lectures, nous pouvons apporter à notre époque des sacrifices, faire plaisir à Hachem et amener la bénédiction sur notre peuple.