Il est écrit dans le traité de Chabat (21, b) que « lorsque les Grecs entrèrent dans le Temple, ils souillèrent toutes les fioles d’huile qui servaient à l’allumage de la Ménora (le chandelier). Après la victoire des Hashmonaim, les Cohanim cherchèrent et trouvèrent, par miracle, une fiole qui était restée intacte. Cependant celle-ci ne contenait de l’huile que pour l’allumage d’un seul jour. Hachem fit un autre miracle et la Ménora brilla pendant huit jours. L’année suivante,les sages instaurèrent des jours de fêtes de remerciements et de louanges. » La guémara nous dévoile donc que Hannouka ne nous a été donnée que pour chanter les éloges de notre créateur et pour le gratifier. C’est pourquoi nous lisons le Hallel tous les jours et ajoutons dans chaque Amida et Birkat Amazon un texte de remerciement pour tous les miracles qu’Hachem fit pour nos ancêtres à cette époque. Et pourtant,si on observe bien le langage du Talmud, nous pouvons constater qu’il n’y a pas écrit que ces jours de fêtes viennent pour remercier (Léhallel véodaha) il y écrit « Béhallel véodaha » ce qui veut dire : que les sages ont instauré des jours de fêtes grâce aux louanges et aux remerciements. En d’autres termes, ce sont nos éloges et nos gratifications qui transforment ces jours de semaine en jours de fêtes, en Hannouka. Ainsi, le travail principal qu’Hachem attend de nous pendant cette semaine,c’est de réciter ses louanges et de le remercier pour tous les bienfaits qu’Il nous prodigue. Nous allons essayer d’expliquer les bases de ce service pour pouvoir profiter pleinement de cette semaine de fête.
Le peuple juif est nommé par plusieurs appellations dans la Torah: bné Israël, Am Israël… A la fin de la Méguilat Ester, nous trouvons le terme de « Yéoudim ». La racine de ce mot est « Odaa » qui veut dire remerciement. Ainsi,la Torah nous dévoile que notre peuple se caractérise par sa faculté à reconnaître les bienfaits que notre créateur nous prodigue. Cependant, avec le temps et les épreuves, cette nature s’est enfouie au fond de nous. Et désormais, cela nécessite de gros efforts et un réel travail pour réveiller nos cœurs et remercier le créateur. Ce phénomène provient de plusieurs raisons: premièrement, nous sommes tellement habitués à tous les bienfaits qu’Hachem déverse sur nous que nous ne les voyons même plus. D’autant plus, nous enseigne le Hovot Alévavot, que nous recevons la majorité de ces bienfaits sans aucun effort. Nous respirons naturellement, nous pouvons manger et boire, nous déplacer, voir, entendre…Hélas,ce n’est qu’en rencontrant des handicapés ou des malades que nous comprenons un peu combien nous avons de la chance. Une autre cause de cette erreur provient du fait que nous considérons normal de posséder tout ce que nous avons. Et puisque cela nous revient de droit, nous ne nous sentons pas redevable de remerciement. Enfin nous nous focalisons sur ce qui nous manque. Et au lieu de remercier Hachem pour tout ce que l’on possède, nous pleurons sur ce que qui nous fait défaut.
Cependant, il faut savoir qu’à Hannouka, nous pouvons retrouver cette première nature et redevenir de véritables Yéoudim. Il nous suffit d’ouvrir un tout petit peu ce cœur de pierre afin que la lumière pénètre tout notre être. A ces fins, nous devons essayer de faire le Hallel avec joie et mettre de la chaleur dans chaque bénédiction. Lorsque nous remercions le matin Hachem de nous donner la vie, la vue, la faculté de marcher, de nous habiller…il ne faut pas que ces bénédictions soient des mots en l’air. Il faut réussir à remercier Hachem sincèrement au moins une semaine par an. Mais surtout, nous devons profiter des lumières de Hannouka pour ouvrir les yeux sur tous les miracles dont Hachem nous gratifie au quotidien. Et comprendre que nous ne méritons aucun des bienfaits que le créateur nous offre gratuitement. Car avec cette vision juste de nos vies, nous verrons combien nous sommes redevables au Maître du Monde et ainsi nous pourrons commencer à le remercier véritablement. C’est pourquoi avant, pendant et après l’allumage des bougies, nous devons essayer de parler avec Hachem, et lui dire « Merci » de nous avoir offert cette fête impensable, pendant laquelle toutes nos prières sont écoutées, pendant laquelle nous pouvons retrouver notre nom de Yéoudim, pendant laquelle nous puisons toutes nos forces pour traverser cette exil obscur et les difficultés de la vie…Mais aussi dire Merci pour tous les milliers de cadeaux qu’Il nous offre au quotidien depuis notre naissance.
Une des racines du mots « Hannouka »,c’est Hinoukh qui veut dire éducation. Ainsi,c’est en apprenant à dire « Merci » que nous pouvons mériter toutes les lumières de Hanouka. Pour cela, nous devons profiter de ces 192 heures pour nous appliquer dans chaque bénédiction, chaque prière et à chaque allumage des bougies pour remercier le Créateur de tous les miracles qu’Il nous prodigue. Et que,par le mérite de cette mitsva, Hachem réalise toutes nos demandes et multiplie pour nous les miracles afin que nos bougies ne cessent de le louer et de le remercier, amen Ken Yéhi Ratson…