BéréchitItshak NabetParachaVayétsé

Notre responsabilité en temps de guerre par Itshak Nabet

Ecrit pendant la guerre de Gaza en 2012

A la fin de la paracha précédente, Itshak avinou et Rivka iménou avaient demandé à Yaacov avinou de quitter la ville afin d’échapper à la menace de mort d’Essav et de se rendre à la maison de Lavan afin de prendre une femme. Et c’est ainsi que Yaacov quitte Beer Cheva et sa famille pour se diriger vers la ville de Lavan. Dans le second verset de notre paracha Vayétsé, il est écrit  » Lorsqu’ il arriva à cet endroit, au mont Amoria, il s’endormit là-bas…et s’allongea à cet endroit. » Le Midrach explique que Yaacov avinou s’allongea et dormit cette nuit-là, chose qu’il n’avait pas faite pendant les quatorze dernières années. En effet, juste après avoir fui de chez lui, notre ancêtre s’enferma à la Yéchiva de Chem et Ever: il étudia nuit et jour jusqu’à s’endormir de fatigue sur sa chaise. Et ce n’est qu’une fois sur la route vers Lavan qu’il s’allongea afin de dormir normalement.

De nombreux commentateurs s’étonnent du comportement de Yaacov avinou. Puisqu’il avait reçu un ordre de ses deux parents, celui de partir chercher une femme, comment a-t-il pu retarder cette mitsva aussi longtemps? D’autant plus qu’on ne parle pas d’un homme qui veut étudier quelques années avant le mariage comme c’était l’habitude il y a encore peu de temps. Il s’agit ici de Yaacov,celui qui siégeait dans les maisons d’étude depuis déjà plus de cinquante ans… Alors pourquoi refusa-t-il d’accomplir directement la volonté de ses parents?

Il est écrit dans le midrach que lorsque Yaacov avinou quitta Beer Cheva, Essav envoya son fils Elifaz pour le tuer. Or ce dernier se trouva face à un dilemme: accomplir la volonté de son père et mettre à mort Yaacov,son maître en Torah et son rav, ou le laisser en vie et désobéir à son père. Elifaz eut une idée: il décida de dépouiller entièrement Yaacov et de le laisser nu. En effet, un pauvre est considéré comme un homme mort d’après la Torah. Ainsi,en laissant son maître sans un sou, il accomplissait la volonté de son père sans tuer son rav.

Cependant,cette situation provoqua une peur terrible à Yaacov avinou…Comment allait-il faire désormais pour se marier? Tout le monde connaissait l’amour de Lavan pour l’argent. Si Avraham avait donné des sommes astronomiques afin de prendre Rivka pour son fils Itshak, il paraissait certain que Lavan en demanderait autant. La seule solution était de travailler de longues années pour lui. Et c’est là que résidait tout le danger. Combien de temps un homme pouvait-il tenir dans la plus grande maison d’idolâtrie, de sorcellerie, de mensonge… en compagnie du roi des Rachas sans pour autant perdre son intégrité? Yaacov avinou savait ce qui lui restait à faire: il fallait se préparer au danger qui l’attendait. Il s’enferma pendant quatorze ans dans une yéchiva, étudia nuit et jour. Puis il alla à l’endroit du Beth Amikdach implorer l’éternel de le protéger, et Lui promit de donner vingt pour cent de ses revenus au Maaser. Ainsi, Yaacov avinou ne refusa pas d’accomplir l’ordre de ses parents. Au contraire,tout cela représentait la préparation pour cette mitsva. Car sans tous ces efforts, Yaacov n’aurait pas pu tenir une seule nuit dans la maison de Lavan sans se faire tuer physiquement et spirituellement.

Comme nous l’avons déjà répété, les actions de nos pères nous apprennent le comportement à suivre. La Torah, cette semaine,nous enseigne que lorsqu’une personne se trouve face à un danger ou à une situation difficile, sa seule arme est de se renforcer dans le divin. Et particulier dans l’étude, la prière et la tsédaka, comme il est écrit: «La voix est celle de Yaacov et les mains sont celles d’Essav.» Nos sages expliquent que tant qu’Israël se sert de sa voix à travers l’étude de la Torah et de la prière, les mains de nos ennemis ne peuvent nous toucher. Et lorsque des malheurs frappent un individu ou l’ensemble de notre communauté, la première chose à faire est de se réveiller. Se renforcer dans nos prières, dans nos mitsvot, dans l’étude… car voilà notre unique arme.

Lorsque les troupes d’Hitler imakh chémo se dirigèrent vers Israël sous les ordres du général Rommel, les sages de Jérusalem demandèrent à un des chefs spirituels, le rav Souliman Moutsafi zal,de jeûner afin qu’on lui montre pourquoi tous ces malheurs s’abattaient sur les juifs. Avant de dormir, il demanda à Hachem: « que font Avraham, Itshak et Yaacov avinou? Pourquoi nous protègent-ils pas? » Le soir,en rêve, on lui répondit que les mains des bné Israël s’étaient trop relâchées dans l’accomplissement des mitsvot.

A l’heure où je vous écris ce petit dvar Torah, nos familles sont enfermées dans leurs maisons et attendent la prochaine alerte. Nos frères mettent leur vie en danger pour se battre contre l’ennemi. Nous devons savoir que nous sommes tous en guerre. Nous avons tous la possibilité de protéger nos soldats et notre peuple. Nous possédons tous l’arme pour détruire nos agresseurs. C’est pourquoi chacun de nous à le devoir d’être sur le front pendant ces jours de grand péril. Nous devons hurler à Hachem de nous protéger, nous devons mettre toutes nos forces dans l’étude de la torah et l’accomplissement des mitsvot car c’est de cela que la suite de la guerre dépend. Chacun doit sentir la responsabilité qui lui incombe. A l’image de Yaacov notre ancêtre, nous pouvons ressortir de ce danger encore plus forts. Alors qu’Hachem écoute nos prières et qu’Il accepte nos efforts afin de ramener la sécurité sur notre Terre, amen ken yéhi ratson.

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