Dans la paracha de cette semaine, Vayéra, Avraham avinou reçut la visite de trois voyageurs envoyés du ciel. L’un lui annonça la naissance prochaine d’Itshak avinou, l’autre le soigna des douleurs d’une circoncision effectuée à 99 ans, et enfin le troisième le prévint de la destruction imminente de la ville de Sodome. Nos sages décrivent cette cité comme un endroit de débauches sexuelles, de meurtres, de vols, d’idolâtrie… Ces habitants étaient non seulement mauvais entre eux mais ils représentaient une menace pour le monde. Si c’est ainsi, demande le Chem Mischmouel zrouto yagen alénou, comment Avraham a-t-il pu prier pour qu’ils soient sauvés, sachant qu’agir avec clémence envers ces gens pervertis représentait de la cruauté envers le reste de la population? De plus, pourquoi Avraham commença sa demande par « je T’implore, moi qui suis poussière et cendre »,et quel lien établit-on avec sa future requête?
Ce rav répondit qu’Avraham avinou espérait qu’en implorant la miséricorde sur eux afin de les épargner, Hachem, en plus de les sauver physiquement, les sauverait spirituellement. En effet, il existe ce qu’on appelle le réveil d’en haut et le réveil d’en bas. Parfois, lorsqu’un homme ne mérite pas par ses propres actions de faire Téchouva, le mérite de ses ancêtres ou la prière de ses proches peuvent faire descendre une aide du ciel qui l’entraînera presque malgré lui à revenir vers le bon chemin. Et avec cette prière, Avraham comptait ramener les habitants de Sodome sous les ailes de la Shrina. C’est ainsi qu’on explique le verset: même si je suis poussière et cendre, donc sans Ton aide, jamais je n’aurais réussi à m’élever dans ton cheminement. Tu as eu pitié de moi et Tu m’as aidé, alors agis semblablement envers ces hommes et aide- les à revenir vers Toi.
Nous voyons dans cet épisode combien la prière peut nous aider à nous renforcer dans la Torah et les mitsvot. En effet, si nous désirons grandir dans le service divin, il est important de demander cette aide du ciel afin qu’Il nous donne les forces de nous rapprocher de Lui. Comme nous le déclarons dans la Amida: « Tu es la source de bénédictions, Hachem qui accepte la Téchouva ». Ce qui nous dévoile que nulle Téchouva ne peut exister sans son accord.Mais, surtout, nous pouvons déduire qu’une personne peut faire changer une autre même contre le désir de cette dernière.
Comme le prouve la guémara Brahot (10, a) qui raconte que Rabi Meir zrouto yagen alénou se faisait chahuter par une bande de voyous… Il confia à sa femme qu’il allait prier pour qu’ils meurent,quand celle-ci lui répondit qu’il
ferait mieux de demander qu’ils fassent Téchouva. Il écouta sa femme et peu de temps après, les délinquants se rapprochèrent de la religion et abandonnèrent leurs mauvais agissements. De même, nous devons implorer la miséricorde divine pour nos proches et nos amis afin qu’Il les aide à se rapprocher de lui.
De même, il y a de nombreux points chez nos conjoints ou chez nos enfants que nous aimerions changer : mauvaises habitudes, mauvaises fréquentations…Cependant, il est parfois très difficile d’en parler sans que cela provoque de nombreuses disputes. Et même lorsque nous parvenons à en discuter, rares sont les chances de parvenir à un résultat positif par la voie directe. Encore une fois, il faut se rappeler cet enseignement: par la prière nous pouvons arranger nos problèmes de couple et d’éducation puisque Hachem peut changer l’autre et faire disparaître les problèmes existants.
Voici un des enseignements de la paracha de cette semaine. Avraham avinou nous a dévoilé que la prière donne des fruits dans tous les domaines et même dans le spirituel. Alors servons-nous de cette arme afin de nous renforcer et d’aider nos proches. Et n’oublions pas cette fabuleuse possibilité dans les situations qui semblent être sans issue.