Dix générations après la destruction de l’humanité, le monde était de nouveau plongé dans l’obscurité. Le nom d’ Hachem avait été oublié et les hommes servaient toutes sortes d’idoles. C’est à cette époque qu’une lumière changea la face de la planète. Avram avinou comprit que ce monde appartenait forcément à un propriétaire et commença à entraîner ses contemporains vers de nouvelles idées. Une seule ombre entachait le tableau de notre ancêtre: à plus de quatre-vingts ans, il n’avait toujours pas connu la joie d’être père. Lorsque soudain Hachem s’adressa à lui et lui demanda de quitter son pays, son lieu de naissance et la maison de son père afin d’être à l’origine d’une grande nation, d’être béni et d’avoir un grand nom.
Rachi zal explique qu’un homme qui multiplie les voyages s’expose à trois risques: celui d’avoir moins d’enfants, moins d’argent et de jouir d’une moins bonne réputation. C’est pour cela qu’Hachem lui promit qu’il bénéficierait de ces trois récompenses une fois arrivé au pays qu’Il lui montrerait.
Dans les maximes des pères (5,3), il est écrit qu’ Avraham avinou fut frappé par dix épreuves. Tous les commentateurs s’accordent pour compter cet ordre de quitter son pays au nombre de celles-ci. A priori, puisqu’ Hachem promit à Avraham qu’il aurait des enfants, de l’argent et une bonne renommée, en quoi ce départ était-il difficile au point d’être qualifié d’épreuve?
Afin de répondre à cette question, nous allons expliquer un verset de la paracha Yitro: »Souviens- toi du Chabat afin de le sanctifier ». A première vue, il semble,si la torah nous ordonne de nous en souvenir,qu’il existe un risque que l’on oublie le Chabat. Or pourquoi,à propos de cette Mitsva,y a-t-il plus à craindre un oubli de notre part plus que pour les autres mitsvot?
Comme nous le savons, la valeur d’une mitsva dépend de son accomplissement. Chacune comporte plusieurs dimensions: l’acte en lui-même, sa compréhension et la volonté d’exécuter cette action pour accomplir la volonté d’Hachem… Par exemple, lorsque nous lisons le Chéma Israël, nous devons prononcer tous les mots correctement à l’heure désignée par la Torah et nos sages. Puis il faut essayer de comprendre le sens des paroles que l’on prononce, en particulier pour les deux premières phrases. Lors de la proclamation du Chéma, nous devons également prendre sur nous le joug divin et reconnaître que Dieu règne sur nous et sur le Monde entier à chaque instant. Enfin, il faut penser que nous accomplissons cette mitsva parce qu’Hachem nous l’a demandé. Et,semblablement pour chaque mitsva,plus la pensée qui accompagne l’action est pure et profonde, plus la Mitsva est valorisée. Cependant,même sans cet embellissement,notre mitsva est acceptée par le Tout puissant
Si cela est vrai pour la majorité des mitsvot, c’est un peu différent pour la mitsva du Chabat Qodesh. En effet,en règle générale, l’homme ne tire pas de jouissance de son service divin. Celui qui met ses téfilines, qui donne la tsedaka ou qui jeûne n’éprouve aucun plaisir à effectuer ces actes. Donc même s’il ne pense pas à faire cela pour Hachem, son action prouve qu’il accomplit une mitsva. A l’inverse, lorsqu’il savoure une bonne dafina ou qu’il profite d’une petite sieste à Chabat, s’il ne pense pas qu’il agit pour accomplir l’ordre de se réjouir à Chabat, son acte perd de son caractère sacré. Car cela prouve qu’il ne mange que pour son estomac et son palais. Ainsi,dès qu’il y a un profit dans une mitsva, il faut absolument agir pour Hachem. C’est pourquoi la Torah nous met en garde: « Souviens toi du Chabat afin de le « sanctifier
Désormais,nous pouvons comprendre la difficulté de l’épreuve de « Le’h Le’ha ». Avraham avinou devait partir dans le seul but de faire plaisir à Hachem. Il devait oublier la promesse d’enfants, d’argent et d’honneurs qu’il avait entendue. Il devait exécuter l’ordre d’Hachem de façon absolument désintéressée, dans le seul but de faire plaisir à Son Créateur. Et c’est ainsi que la Torah témoigne qu’il réussit son épreuve et que ses intentions étaient pures, comme il est écrit: « Avraham s’en alla comme lui demanda Hachem »: juste pour sanctifier Son nom.
Les actions de nos pères sont des références pour nous, disent nos sages. Nous avons tous une petite tendance à faire les Mitsvot par habitude ou intérêt. Nous faisons la religion pour ne pas être malade ou pour trouver un bon conjoint. Même si cette étape est indispensable au début, la Torah nous dévoile cette semaine que pour pouvoir s’élever dans le service divin, la première étape est Ler Lera. Il nous faut imiter Avraham Avinou et essayer d’accomplir les Mitsvot pour faire Sa volonté et sanctifier Son nom. Nous devons comprendre que les Mitsvot ne sont pas un moyen afin d’être récompensé, mais qu’ elles sont le but de notre vie. Car en les accomplissant, nous nous attachons à Hachem, ce qui représente l’objectif principal de notre venue sur Terre. Alors n’oublions pas cet enseignement et essayons de l’appliquer au quotidien. Pour cela,il nous suffit de penser avant chaque Mitsva: » je fais cela pour faire la Volonté divine. » Alors qu’Hachem nous donne les forces d’avancer et de grandir dans Ses sentiers afin de pouvoir nous approcher de Lui sincèrement
Nous vous souhaitons,dans cet espoir, un très bon Chabat et vous disons à très bientôt