Chamaï nous a dévoilé 3 enseignements principaux pour servir Hachem :
- Fixer des moments de Torah,
- Parler peu mais agir beaucoup,
- Recevoir toute personne avec un visage souriant.
A. Fixer des moments de Torah.
Il est enseigné dans masséret Kidouchim : Hachem nous dit : « J’ai créé le Yetser Ara (le mauvais penchant) mais j’ai aussi créé son remède, c’est la Torah ». »
Les hahamim nous précisent que lorsqu’un juif étudie, il met des braises de feu sur la tête du Yetser Ara. C’est la raison pour laquelle, parfois, le Yetser Ara nous pousse vers l’accomplissement des mitsvot. Le principal est d’étudier la Torah car c’est notre seul bouclier et notre seule arme dans notre combat cotre cet ange.
C’est la raison pour laquelle le Rav nous demande de fixer des moments de Torah, car sans cela nous sommes des hommes morts. Les hahamim nous précisent qu’un homme sans Torah est un homme que l’on croit vivant mais qui est en réalité déjà mort car il est complètement sous la domination de son Yetser Ara. Le Yetser Ara ne se bat même plus contre lui. Et si ce n’était Hachem, qui nous envoie des épreuves pour nous permettre de nous remettre en question, ou les prières de nos parents là-haut, cette personne resterait la même toute sa vie.
La Torah est donc notre essence de vie et il faut se tenir fermement à nos moments fixés. Ceci demande beaucoup de volonté, mais ; qu’il neige, qu’il pleuve, que ce soit la période des vacances, etc. il ne faut pas annuler ce moment. Et même si un jour nous ne pouvons pas tenir cet engagement pour un cas de force majeure, nous devons nous efforcer de le compenser le matin ou le soir, mais surtout ne pas l’annuler. Pour cela le Rav a été pointilleux dans son expression en utilisant le verbe « fixer », car une chose de fixée c’est une chose qui ne bouge pas.
Fixer un moment d’étude cela ne veut pas forcément dire une heure ou deux, cela peut être simplement 5 minutes le matin et 5 minutes le soir. Il ne faut pas être trop présomptueux car c’est souvent le Yetser Ara qui nous pousse ainsi vers la Torah en nous assurant que c’est important de fixer une heure ou deux alors que cela est un temps trop important que mon emploi du temps ne me permettra pas de tenir. Ce qui fait qu’il arrivera qu’un jour nous n’étudierons qu’une demi-heure, un autre jour une heure, etc.. Ceci n’est pas bon. De la même façon que dans notre travail et dans notre vie nous devons être ordonnés et cadrés, il doit en être de même pour la Torah ; nous devons avoir une Torah ordonnée et être rigoureux dans le respect de son temps.
Il est donc préférable, au début, de fixer un petit temps (10 minutes par exemple), et si nous pouvons en faire plus c’est tant mieux, et si cela est impossible alors il faut tenir solidement ce temps minimum fixé.
On raconte une histoire à propos d’un homme d’affaires qui avait fixé un cours de Torah après son travail. Depuis des années il se hâtait après son travail pour y assister. Même le jour du mariage de sa fille, il était passé à son cours et y était resté un petit moment avant de rejoindre le mariage. Mais au moins, dans sa tête, il n’avait pas annulé son rendez-vous avec la Torah. Un jour, il a été invité à un mariage dans sa famille qui tombait au même moment que son cours. Dans un premier temps cet homme s’excusa auprès de sa famille en disant qu’il viendra avec un peu de retard et en expliquant, avec beaucoup de respect, qu’il avait son cours qu’il ne pouvait pas rater. Mais les différentes personnes de la famille l’appelèrent en lui disant qu’une fête sans lui n’était pas une fête, et firent pression sur lui jusqu’à ce qu’il cède.
Malheureusement, le jour du mariage, il fit un accident et se retrouva à l’hôpital. En l’apprenant, de nombreuses personnes vinrent le rejoindre à l’hôpital et il leur dit qu’il y à parfois des moments où il faut comprendre et admettre que je ne pouvais pas être avec eux car j’avais rendez-vous avec la sainte Torah et avec la présence divine. J’ai annulé mon serment et, finalement, non seulement je ne suis pas au cours, mais vous également vous n’êtes pas au mariage.
B. Parler peu mais agir beaucoup.
Hachem lui-même nous a dévoilé ce secret : Il faut être discret quand nous parlons. Nous ne sommes pas obligé de raconter à tout le monde la Torah et les mitsvot que nous avons faites. Il nous faut rester très discret car ce que nous faisons c’est pour Hachem, et lui seul doit le savoir.
Lorsqu’Hachem s’est dévoilé à Avraham, il lui a enseigné qu’allait descendre de lui une grande nation, mais que nous allions descendre en esclavage pendant 400 ans. Et qu’à la fin de cet esclavage il nous délivrerait. Pour exprimer cette liberté il n’a dit que deux mots ; « Dan Anohi (je les jugerai) ». Et portant Hachem a fait plusieurs miracles que sont les 10 plaies aussi bien en Egypte que sur la mer.
De la nous apprenons que nous devons garder une certaine humilité et une certaine discrétion par rapport aux bonnes actions que nous faisons.
De la même façon, Avraham Avinou a vu trois hommes qui se dirigeaient vers sa maison (et qui étaient, en fait, trois anges qui avaient pris apparence humaine). Avraham a couru vers eux pour les accueillir et leur a dit de s’assoir sous l’arbre et leur a dit qu’il allait leur amener du pain. Or, avec l’aide de Sarah, il leur a préparé trois langues de bœuf, ce qui est la meilleure partie de l’animal, avec des matsot, car c’était Pessah. Avraham a appliqué ce qu’il a appris d’Hachem : dire peu et faire beaucoup.
La guémara nous apprend que la braha (bénédiction) repose sur les choses cachées, que l’on ne dévoile pas. Cela nous indique que nous faisons une mitsva parce qu’Hachem nous l’ordonne et non pas pour le regard des autres. Par exemple, si nous voulons faire un don à la synagogue nous pouvons acheter aux enchères et donner une grosse somme, devant le regard de l’assemblée, ou bien aller voir le responsable discrètement et lui verser cette somme sans que personne ne soit au courant.
Dans les deux cas nous avons accompli la mitsva de la tsédaka, mais dans le premier cas nous ne savons pas si cela a été fait pour l’honneur d’Hachem ou pour le regard des gens, pour faire le fier et le beau devant le monde. Mais Hachem le sait et lit dans nos pensées et dans notre cœur et sait donner la juste valeur à chacun de nos gestes.
Il faut donc, avant d’agir, réfléchir au fait de savoir si ce que nous faisons est pour le service d’Hachem ou pour nous même.
C. Recevoir chaque personne avec un visage souriant.
On rapporte cette histoire à propos d’un Rav d’une yéchiva : Au moment où il est entré dans la yéchiva, il aperçut un homme en train d’étudier dans un coin face à l’entrée et qui avait un visage perturbé. Cet homme essayait de comprendre un passage du Talmud et il avait énormément de difficultés pour y arriver.
En passant auprès de cet homme, le Rav lui dit « voleur », et il alla rejoindre son bureau. Au bout de quelques minutes on tapa à sa porte et l’homme triste entra tout désolé et lui demanda des explications sur la raison de ce « voleur ». Le Rav lui dit : tu m’as volé ton sourire. Si tu es perturbé car tu ne comprends pas ce que tu étudies, va t’enfermer dans une pièce mais ne restes pas dans le passage ou bien tu dois montrer un sourire.
Si une personne était de bonne humeur avent de te voir, en te voyant avec cet air triste et perturbé, tu vas l’attrister et elle pourra passer une mauvaise matinée à cause de toi, alors, qu’à l’inverse, si une personne entre à la yéchiva avec des soucis, ou qu’il se soit énervé avant de sortir de chez lui, et qu’il te voit avec un sourire et plein de joie, alors tu lui redonnera de la joie dans son cœur et tu lui feras vivre une journée complètement différente.
C’est pour cela qu’il faut recevoir toute personne avec un sourire, ce qui est un acte de héssed (bonté) envers son prochain et qui a de l’effet toute la journée.
On raconte sur le rav Oyorbar אױערבּאר que le jour où il apprit la mort de sa femme, il alla à l’hôpital pour voir le corps de sa femme. Au moment de monter les escaliers il rencontra un de ses élèves qui en descendait. Il revenait de la salle d’accouchement. Sa femme venait ‘d’accoucher et il annonça au Rav la bonne nouvelle. Celui-ci n’hésita pas à exprimer sa joie et lui souhaita Mazal Tov.
Lorsque le lendemain l’élève apprit le décès de la femme du Rav il se senti très gêné et alla demander pardon au Rav. Mais celui-ci lui répondit : ce n’est pas parce je vie une grande tristesse que je dois la faire partager avec le reste du monde et le rendre triste également alors qu’il est dans un moment de joie. Au contraire, lorsqu’un juif est content, je dois être content avec lui et je dois passer outre de ma tristesse.
Nous apprenons du Rav que, dans toute circonstances, il faut montrer un visage souriant, que nous ayons des soucis ou non, car avec cela nous pouvons rendre joyeux chaque personne. Et la joie de vivre sa Torah et ses mitsvot est un élément essentiel et très important aux yeux d’Hachem.