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Ki Tavo: Servir Hachem dans la joie

par Itshak Nabet

Dans la paracha de la semaine, Ki-Tavo, la Torah énumère un grand nombre de malédictions pour ceux qui n’accomplissent pas la volonté d’Hachem dans la joie. Comme vous le savez, Ezra le prophète institua la lecture de ce passage avant Roch Hachana. Nos sages expliquent que lorsqu’une personne écoute ces 98 malédictions, un sentiment de peur l’envahit. Et c’est avec cette crainte divine que nous devons nous présenter le jour du grand jugement. Cependant le Tour enseigne le Midrach suivant:  » Existe-t-il un peuple qui ressemble aux bné Israël? De manière générale, lorsqu’un homme se présente en jugement, il s’habille en noir, se laisse pousser les ongles et la barbe pour éveiller la miséricorde du juge. Les juifs,quant à eux, se présentent le jour de leur jugement (à Roch Hachana) avec des habits neufs et le visage rasé. Ils mangent, boivent et se réjouissent car ils sont certains qu’Hachem les gratifiera d’ un miracle et les inscrira dans le livre de la vie. » Essayons de comprendre comment on peut se présenter dans la crainte et dans la joie.

Plus encore, si nous examinons les malédictions qui se trouvent dans la paracha Béalotékha, nous trouvons 49 malédictions. Celles-ci, nous dit la Torah, sont pour celui qui n’écoute pas la Torah et lesMitsvot. Or notre paracha parle d’un homme qui fait toutes les Mitvot, mais pas avec suffisamment de joie. Même si tous les livres de morale font l’éloge de celui qui sert Hachem avec joie, il n’existe aucuneMitsva de servir Hachem dans la joie. Alors comment comprendre la gravité de la punition pour celui qui accomplit les Mitsvot sans enjouement?

Au début du livre de Néhémia, la Torah nous parle d’un prophète du nom de Néhémia qui se trouvait en Perse après la destruction du premier Temple. Ce prophète avait été choisi par le roi Dariavech pour lui servir le vin. Un jour, il vit un de ses frères qui venait d’Israël. Il lui raconta la situation dramatique des juifs restés en Terre Sainte. Néhémia fut consterné par ces mauvaises nouvelles et ne put cacher sa peine devant le roi. Celui-ci l’interrogea: « Pourquoi fais-tu cette tête, est-ce que tu me veux du mal? » Néhémiaeut très peur de la réaction du roi… Si la Torah nous raconte cette discussion entre le roi et Néhémia, il est certain qu’il se cache ici une leçon pour les générations futures.
Le Roi de Perse était certain que Néhémia lui voulait du mal parce qu’il ne le servait pas dans la joie. Bien qu’il n’y ait aucune obligation de servir le roi avec le sourire, un homme qui a été choisi pour servir son souverain doit naturellement rayonner de joie. Si son visage est sombre, il existe déjà un risque de rébellion.

Le Alcher Akadoch raconte qu’il y avait dans une prison une loi qui obligeait tous les prisonniers à porter des bracelets et des chaines de 5 kg afin d’éviter les évasions. Un jour, un ami du geôlier arriva à la prison et supplia son ami de lui épargner cette double punition. Celui-ci refusa mais lui proposa des fausses chaînes qui ne pesaient que quelques centaines de grammes. Dans la bijouterie de la même ville, un fiancé proposa à sa future femme de choisir le collier qui lui plaisait. Le bijoutier se tourna vers la femme et lui dit: « Ecoutez moi, Mademoiselle. Je vous propose un collier très léger de 200 gr. Vous ne le sentirez même pas. Mais si vous voulez, je dispose aussi d’un collier en or de 1kg et demi, orné de pierres précieuses…Seulement sachez que celui-là est très lourd et risque de vous causer des torticolis. Celle-ci essaya le deuxième et le choisit.

Pourquoi,demande le Alcher Akadoch, le prisonnier désire-t-il les bracelets les plus légers, alors que la fiancée préfère le bracelet le plus lourd? La réponse parait évidente. Personne ne désire être enchaîné. Au contraire, le seul souhait d’un prisonnier est de se débarrasser de ses chaînes. Alors que les femmes aiment les colliers. Elles sont tellement contentes de les porter que le poids ne les dérange pas.

Désormais nous pouvons répondre à nos questions. Hachem ne nous a pas ordonné de le servir dans la joie. Cependant c’est elle qui va déterminer si un homme est heureux d’accomplir Sa volonté ou s’il veut au contraire fuir ses obligations. La façon dont un homme effectue les Mitsvot dévoile si elles sont à ses yeux des bijoux ou des chaînes. Ainsi,celui qui les respecte sans joie manifeste déjà une forme de rébellion, comme le reprocha Dariavech à Néhémia.

A Roch Hachana, nous fêtons l’anniversaire de la royauté d’Hachem. Rappelez-vous: voilà 5775 ans qu’ Hachem créa Adam Arichone et qu’Il fut le souverain du monde. C’est pourquoi, même si nous devons trembler à l’approche de ce jugement, nous devons également nous réjouir d’être Ses serviteurs. Ainsi cette satisfaction d’être juif doit se dévoiler dans l’accomplissement de nos Mitsvot, en particulier en ce jour sacré.

Pendant les deux dernières semaines qu’il nous reste, nous devons essayer de mettre tout notre cœur et notre envie dans le service divin. Que chaque prière, chaque mise de téfilines, chaque acte de bonté soit rempli de joie. En faisant cela, nous méritons toutes les bénédictions écrites dans notre paracha, et nous serons déjà inscrits et confirmés dans le livre de la vie, amen ken yéhi ratson.

Dvar Torah inspiré d’un discours du rav Rozenblum chlita.

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